Les mardis Merci la vie : une soirée d’humour aux couleurs de l’UQAM

Un micro, des blagues et un public uqamien bien décidé à commencer la semaine sur une note humoristique : c’est la recette des soirées Merci la vie qui se tiennent tous les mardis jusqu’au 14 avril au Département Bar & Bouffe, dans le pavillon Hubert-Aquin de l’UQAM.

C’est il y a un peu plus de trois ans que Colin Boudrias, humoriste et animateur de l’évènement, a créé avec ses acolytes Éric Curadeau et Alex Gosselin Les mardis Merci la vie : une soirée spectacle au coeur de l’Université durant laquelle s’enchaînent les sketchs de cinq ou six humoristes, pour le bonheur des étudiantes et étudiants. Le rendez-vous hebdomadaire se tient dans un espace isolé du bar, où l’auditoire peut s’installer, pinte de bière ou de kombucha à la main, autour de petites tables qui font face à une scène garnie uniquement d’un micro et d’un tabouret. 

La pièce, plutôt étroite, ne tarde pas à se remplir. « J’ai organisé la soirée ici à la base parce que j’aimais vraiment la salle, confie Colin. Les murs sont en brique, le son rebondit vraiment, le plafond est bas, c’est parfait pour faire de l’humour. »

Les mardis Merci la vie, en plus d’être un divertissement pour celles et ceux qui sont friand(e)s d’humour, c’est aussi ce que Colin appelle « une soirée de rodage » pour les humoristes, qui peuvent tester leurs gags sur un nouveau public. « C’est vraiment carte blanche, ils font ce qu’ils veulent. Des fois, ça peut être des numéros qu’ils ont écrits la journée même, qu’ils testent pour la première fois. » 

Ainsi, les performances sur scène sont nouvelles, mais pas les humoristes, qui sont pour la plupart professionnel(le)s et semi-professionnel(le)s, et payé(e)s pour leur prestation. Parmi ces humoristes, citons Thomas Levac, Léa Stréliski ou Jo Cormier, qui ont tous présenté leur numéro durant le spectacle du 21 janvier. Une soirée spéciale à micro ouvert est cependant prévue au retour de la semaine de lecture, le 3 mars, pour permettre à des nouveaux et nouvelles du milieu de tenter leur chance.

Un public particulier

À la différence des nombreuses autres soirées d’humour à Montréal, Les mardis Merci la vie accueillent un public principalement composé de personnes étudiant à l’Université. La tranche d’âge de celui-ci, qui se situe entre 20 et 30 ans, est assez uniforme. Pour Coco Belliveau, une humoriste qui participe au spectacle depuis ses débuts en 2016, « le public de l’UQAM est spécial dans l’optique où ce sont des gens allumés qui réfléchissent et qui sont soucieux de ce qu’ils consomment  ». 

Cet auditoire particulier, Coco y est habituée puisqu’elle fait la chronique des mardis Merci la vie, c’est-à-dire qu’elle revient toutes les deux semaines avec un numéro différent. Selon la comédienne, c’est un bel endroit pour faire de l’humour politique et pousser un peu plus la réflexion sur des sujets d’actualité. Colin est du même avis : « Il y a un public qui est clairement plus progressiste que dans les soirées de bar normales à Montréal, on le sent avec les numéros engagés ou sociaux. Ils marchent vraiment fort ici. »

L’esprit politisé de l’Université se fait en effet sentir dans certains numéros, à travers des gags sur la compétitivité avec l’Université de Montréal ou des réflexions du type « C’est pas très UQAM ça », par exemple. La scène du Département Bar & Bouffe est donc un espace idéal pour les comédiens et les comédiennes qui souhaitent tester et améliorer leurs sketchs. L’animateur le résume très bien : « Le but, c’est de voir avec le public, qu’est-ce qui marche, qu’est-ce qui ne marche pas. » 

Parmi les spectateurs et les spectatrices, Estelle, étudiante uqamienne, est une habituée. Pour la jeune femme, l’effet UQAM se ressent dans les réactions du public. Selon elle, certaines blagues qui fonctionnent ailleurs ne vont pas nécessairement faire rire à l’UQAM : il faut vraiment maîtriser l’art du stand up pour sortir du politiquement correct quand on se frotte à ce type d’auditoire. Estelle a déjà fait découvrir la soirée à plusieurs de ses ami(e)s, d’abord sceptiques, qui ont été séduit(e)s par le concept. Elle plaisante d’ailleurs sur le sujet : « La soirée ici, c’est de l’humour qui va plaire à tes amis qui pensent qu’ils sont trop woke pour rire ! »

Photo FLORIAN CRUZILLE MONTRÉAL CAMPUS

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