Pour la première représentation de son deuxième spectacle solo Une belle soirée, le franc blagueur Simon Gouache est devenu le bon ami de son public, le mardi 8 octobre dernier au MTelus, le temps de discuter de tout et de rien avec une brillante authenticité.
Dans une salle bien réchauffée par l’humoriste acadien JC Surette, comblant la première partie du spectacle, Simon Gouache n’a pas perdu de temps. Dès ses premiers pas sur scène, l’opération séduction était amorcée. Une fois les salutations faites, il s’est lancé dans le récit d’événements du quotidien, en s’appropriant avec brio des sujets maintes fois visités dans l’arène comique québécoise, en passant de l’orgueil masculin à l’amour sans illusion qui éclot à la trentaine. Dans ce nouvel agencement de numéros à la mise en scène minimaliste, l’humoriste a cuisiné son vécu et l’a servi sans suffisance. « Je n’ai pas la prétention de dire que j’ai une ligne directrice réfléchie dans mon spectacle. C’est un lieu où je fais le point sur mon existence, et je parle de ces réflexions », explique-il en entrevue avec le Montréal Campus.
Un heureux pont entre les générations
Le public était de tous les âges et les rires furent unanimes. S’adressant à la foule comme le ferait un bon ami, Simon Gouache a ouvert une porte sur lui-même et a ainsi rejoint toutes les générations. « Quand tu creuses à l’intérieur de toi, de tes idées et de tes émotions, les gens vont voir la même chose que toi, et vont reconnaître en toi quelqu’un qu’ils connaissent », confie-t-il.
Connu entre autres pour son numéro Crossfit, dépassant aujourd’hui les deux millions de vues sur la toile, l’humoriste jongle dans son nouveau spectacle entre une sagesse qui témoigne d’une évolution et d’un délire d’adolescent auquel on ne peut s’empêcher de céder. Le blagueur maintenant âgé de 34 ans et prêt à avoir des enfants affirme avoir fait un retour aux bases pour l’écriture de cette deuxième production. « Après mon premier spectacle, je n’avais pas de nouveau matériel, alors je suis vraiment reparti à zéro. C’est une belle entité et c’est beaucoup plus mature », compare-t-il, visiblement fier du chemin parcouru depuis ses débuts. Simon Gouache a multiplié les galas et a animé les premières parties de deux spectacles de Louis-Josée Houde, depuis qu’il a quitté le monde de la publicité pour se lancer dans l’univers de l’humour.
Un témoignage de persévérance
Dans une cadence qui laisse le temps aux amusé(e)s de reprendre leur souffle, l’humoriste a occupé la scène à travers de multiples recréations de moments de la vie de tous les jours. Aucun mouvement comique ne semble laissé au hasard ; rien de surprenant lorsqu’on écoute ses conseils. « La clé c’est de toujours travailler. Il faut trouver sa propre couleur, ce qui te rend unique, et une fois que c’est fait, il faut travailler encore. C’est un travail perpétuel », explique-t-il.
S’étant promis de percer par la prestation sur scène et rien d’autre, Simon Gouache savait que la ténacité serait de mise pour se démarquer parmi les nouveaux talents qui pullulent dans le domaine de l’humour au Québec. « Je me doutais que ça allait être plus long. Combien de temps ? Je ne le savais pas. Je me concentrais sur le fait que j’adore mon métier et qu’il n’y a rien que j’aime plus que ça », raconte-t-il.
Les ambitions de l’humoriste ont toujours été claires. « Le seul mandat que je me suis donné dans ma carrière, c’est de faire rire, d’être drôle et d’être original », déclare-t-il. C’est donc mission accomplie pour Simon Gouache, qui sera en tournée aux quatre coins du Québec, jusqu’en mai 2020, pour présenter Une belle soirée.
Photo: BASTIEN CARRIÈRE
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