Les stagiaires laissé(e)s sur leur faim par le nouveau budget provincial

Les attentes des militantes et des militants du mouvement pour la rémunération des stages étaient élevées quant au premier budget du gouvernement de François Legault, qui n’a prévu aucune nouvelle mesure pour soutenir les stagiaires.

En janvier dernier, le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur Jean-François Roberge avait annoncé que le dossier de la rémunération des stages allait être à l’étude et que des propositions de scénarios seraient présentées au mois d’avril. Une chose était claire : il ferait une croix sur le statu quo. Cependant, rien n’indiquait que de nouvelles mesures allaient être intégrées au premier budget du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Dans un communiqué publié hier, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et l’Union étudiante du Québec (UEQ) ont fait part de leur insatisfaction, soulevant l’absence de quelconque somme visant à offrir une compensation financière aux stagiaires.

Pour le président de la FECQ, Fred-William Mireault, « la consultation du ministre sur la compensation des stagiaires a une obligation de résultat. Quel résultat nous donne ce budget ? Encore de la grogne, encore des iniquités ».

« Ce budget ne répond en aucun point aux demandes étudiantes. Il ne comprend aucune mesure pour les stagiaires, ajoute le président de l’UEQ, Guillaume Lecorps. Il met un frein aux avancées des dernières années en matière de compensation des stages. »

Du côté du Comité unitaire sur le travail étudiant (CUTE), ce budget est loin d’être une surprise. « Je n’ai jamais cru que [le gouvernement] avait notre intérêt à cœur », affirme la militante et étudiante en travail social à l’Université de Montréal Gabrielle Laverdière-Pilon. Elle considère que de présenter les scénarios possibles pour améliorer les conditions de travail des stagiaires à la fin du mois d’avril, après le dépôt du budget, est « un drôle de timing ».

« S’il pensait sérieusement nous offrir quelque chose à la fin avril, il y aurait quelque chose dans le budget », explique la militante.

Est-ce que les deux visions de Stagiaire en solde, qui prône la compensation financière, et du CUTE, penchant pour une rémunération de tous les stages, ont nui jusqu’à maintenant à la cause de la rémunération des stages ? « Les grosses fédérations étudiantes ont beaucoup plus de pouvoir que les petits groupes militants qui s’organisent sur une base autonome », souligne Gabrielle Laverdière-Pilon, ajoutant que le CUTE parvient tout de même à faire entendre son point de vue, en mobilisant une foule de militants et de militantes depuis trois ans. Cependant, elle convient que « c’est sûr que ça n’aide pas ».

Sur Twitter, le ministre Jean-François Roberge a réagi aux critiques. « Nous avons obtenu l’assurance du ministre des Finances que des sommes seront disponibles pour leur donner suite dès la prochaine rentrée », a-t-il écrit hier.

Lors du dépôt du dernier budget du gouvernement libéral en mars 2018, le ministre des Finances Carlos Leitão a implanté un fonds annuel de 15 millions de dollars afin d’offrir une compensation pour le stage final des enseignants et des enseignantes.

Cette semaine, plus de 35 000 étudiants et étudiantes débraient à travers le Québec pour le mouvement de la rémunération des stages. Deux manifestations ont eu lieu à Montréal, attirant à chaque occasion quelques centaines de personnes.

photo: LUDOVIC THÉBERGE MONTRÉAL CAMPUS

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