Plusieurs associations étudiantes facultaires de l’UQAM s’opposent à siéger au groupe de travail sur la question des stages mis sur pied par l’administration de l’université. Quatre des sept sièges censés les représenter sont toujours vacants.
« Je vois vraiment plus la grève comme étant le moyen de pression qui va changer quelque chose avec le gouvernement », croit le représentant aux affaires externes de l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM (ADEESE), David Lacombe.
Au moment d’écrire ces lignes, l’Association facultaire étudiante de science politique et droit (AFESPED) avait voté l’envoi d’un membre à cette table de concertation lors de son assemblée générale de grève de mercredi dernier. L’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion (AéESG) et l’Association facultaire étudiante des sciences humaines de l’UQAM (AFESH) avaient également délégué une personne pour siéger au sein du groupe.
« C’est un individu qui va parler pour toute la faculté et je ne pense pas que les étudiants vont se reconnaître dans ça, déplore la militante au Comité unitaire sur le travail étudiant de l’UQAM (CUTE-UQAM) MariClara Lussier-Fournier. Ce n’est pas du tout représentatif. » Le refus de certaines associations étudiantes de combler leur siège s’explique par leur désaccord avec la solution de la compensation des stages, solution que n’exclut pas le groupe de travail.
Composition du groupe de travail de groupe de travail sur les stages dans la formation universitaire :
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« On a demandé plusieurs fois à la rectrice si elle était pour la compensation ou pour la rémunération et elle a toujours répondu de façon un peu nébuleuse, explique MariClara Lussier-Fournier. Si [ce groupe] ne correspond pas à nos demandes, on ne va pas briser le mouvement de solidarité [en y allant]. »
La rectrice Magda Fusaro avait fait remarquer l’absence des associations facultaires étudiantes au sein du groupe de travail lors d’une rencontre d’échange tenue le 1er février, après deux appels lancés aux groupes associatifs.
Complaisance et critiques
La membre du conseil exécutif de l’AFESH Sabrina Lévesque dénonce la complaisance de la rectrice avec la position du gouvernement Legault, qui écarte le statu quo. « La consultation [de la rectrice] est une manière de cacher le fait qu’elle n’a pas de colonne, mentionne-t-elle dans un échange de courriels avec le Montréal Campus. Au lieu de défendre les intérêts des étudiant-e-s, elle essaie d’endormir un mouvement. »
« La rectrice a toujours organisé ces rencontres dans le but d’entendre l’ensemble de la communauté étudiante et d’échanger avec elle sur tous les points de vue liés à la question des stages », soutient quant à elle la directrice des relations avec la presse, Jenny Desrochers.
« On se questionne toujours à savoir si l’avis des étudiants et étudiantes va être pris en compte dans ces groupes-là », souligne l’exécutant à l’ADEESE David Lacombe.
Plusieurs croient que l’administration devrait davantage se tourner vers les assemblées générales pour connaître les revendications des étudiants et des étudiantes.
« Les associations étudiantes, en assemblée, prennent des positions, affirme la déléguée étudiante désignée au conseil d’administration de l’UQAM Stéphanie Thibodeau. Il y a là plus d’étudiants et d’étudiantes qui peuvent discuter de ces questions-là ensemble. »
« Les demandes qui ont été faites lors de la rencontre du 1er février étaient claires, soutient MariClara Lussier-Fournier. Arrêtez de faire vos groupes de travail dans notre dos, et écoutez ce qu’on a à dire. »
photo: LUDOVIC THÉBERGE MONTRÉAL CAMPUS
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