Cinq associations facultaires bientôt en grève

Cinq des sept associations facultaires seront en grève à la fin du mois de novembre pour soutenir le mouvement de la rémunération de stages, après de nouvelles assemblées générales qui se sont tenues mercredi.

Ces votes étaient déterminants pour une cause qui brandit la possibilité d’une grève générale illimitée (GGI) à la session d’hiver. « C’est sûr que ça aide pour la GGI, mais ce ne sont pas juste les appuis des universités qui comptent, ceux des cégeps aussi », a déclaré au Montréal Campus Sandrine Boisjoli, une militante du Comité unitaire sur le travail étudiant de l’UQAM (CUTE-UQAM).

« En ce moment, on remarque que la rémunération des stages, ça touche tout le monde et que tout le monde comprend pourquoi c’est inconcevable que certains stages soient rémunérés et que d’autres ne le soient pas », ajoute la militante.

Dans les dernières semaines, l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation (ADEESE) et l’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH) avaient voté pour prendre part à une semaine de grève, du 19 au 23 novembre.

Sur les sept associations facultaires uqamiennes, trois autres ont décidé de s’y joindre mercredi.

L’Association facultaire étudiante de science politique et droit (AFESPED) a voté à forte majorité en faveur de trois jours de débrayage, du 20 au 22 novembre. Du côté de l’Association étudiante du secteur des sciences (AESS), le tout se tiendra les 21 et 22 novembre prochains. Pour l’Association facultaire étudiante des arts (AFÉA), les étudiants débraieront du 19 au 22 novembre.

L’Association facultaire étudiante de langues et communication (AFELC) et l’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion (AéESG) ne se sont toujours pas prononcées sur le mouvement. « À voir […], dit la déléguée étudiante désignée Stéphanie Thibodeau. Mais, sachant que de nombreux.euses étudiants.es de ces facultés sont aussi concernés.es par la situation des stages non-rémunérés, j’espère qu’elles et ils auront aussi l’occasion de réfléchir par le biais d’assemblées sur leur position et leur désir d’action face à cela. »

Un communiqué incendiaire

En début de semaine, la direction de l’UQAM a tenté de prévenir ceux qui prévoyaient participer au débrayage. « Les conséquences de cette grève sur la validation de la formation des étudiantes et des étudiants qui s’abstiendraient de se présenter à leurs stages sont significatives », indique la vice-rectrice à la Vie académique par intérim, Danielle Laberge. Elle ajoute qu’il n’existe pas de recours possible pour reprendre les heures de stages manquées.

Dans le communiqué, la vice-rectrice déplore également que les grèves auraient des conséquences sur les personnes qui bénéficient des services offerts par les étudiants et qu’il s’agirait d’« un manquement à ses obligations de la part de la personne stagiaire ».

Cette sortie a eu l’effet d’une bombe auprès de groupes étudiants de l’UQAM. Pour les déléguées étudiantes désignées au conseil d’administration, Stéphanie Thibodeau et Maxine Visotzky-Charlebois, la direction procède à ce qui « s’apparente à une campagne de peur ».

Rappelons qu’à la session d’hiver, la direction de l’UQAM avait menacé influencer la note finale de stage des étudiants en fonction du nombre de jours de grève auxquels ils participaient. « L’UQAM ne peut pas faire échouer autant de personnes en stage, c’est impossible », souligne Sandrine Boisjoli. L’étudiante ajoute que les cohortes se bousculeraient dans l’obtention des stages, dont les places se font déjà rares.

« S’il est vrai que les stagiaires s’engagent et s’impliquent dans les milieux qui les accueillent, ce qu’elles et ils réclament, c’est justement une reconnaissance et une valorisation de cet engagement, ont indiqué les déléguées dans une publication Facebook. Par ailleurs, l’Université doit elle aussi s’engager à offrir de bonnes conditions d’études, et non pas un bassin de main-d’œuvre gratuite. »

photo: WILLIAM D’AVIGNON MONTRÉAL CAMPUS

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