Le Maquis : se rassembler pour mieux s’exprimer

Une soixantaine d’étudiants en arts à l’UQAM ont présenté leurs créations lors de la deuxième édition du festival Le Maquis les 20 et 21 avril derniers. Sous le thème de l’individualité collective, les nombreuses oeuvres rassemblées ont fait preuve d’une grande diversité, passant des arts visuels à l’art-performance et de la danse aux marionnettes.

Se déroulant dans l’ancienne École des beaux-arts de Montréal, l’initiative étudiante du Café des arts et de design et de l’Association facultaire étudiante des arts (AFÉA) visait à faire reconnaître le travail artistique des étudiants ainsi que la variété de champs d’études en arts à l’UQAM.

Le labyrinthe d’oeuvres exposées partout dans le bâtiment et divisé en plusieurs catégories permettait une incursion dans l’intimité des artistes et dans leur cheminement créatif. « L’idée [du thème] est de montrer son individualité, des aspects personnels de sa personnalité pour se faire accepter en société […] et dans le contexte artistique, ça représente bien le processus de création d’oeuvres pour les artistes  », explique Ève Laliberté, l’une des commissaires de l’événement.

« C’est en collectivisant nos individualités que ça crée une force encore plus grande », affirme Laurence Beaudoin-Morin, l’une des coordonnatrices de l’événement. La majorité des étudiants ayant fait la demande de participer au festival a pu y participer pour cette même raison.

« Par logistique de matériaux, certains étudiants avaient des demandes techniques qu’on ne pouvait pas réaliser dans le cadre du Maquis, mais sinon on ne voulait pas faire de sélection. C’est pourquoi il y a autant de variétés », ajoute-t-elle.

Faire briller son art

Pensée et intégrée au festival par l’initiative de Joséphine Rivard et d’Ève Laliberté, la sous-catégorie « Rendez-vous » proposait une vingtaine d’oeuvres performatives, toujours sous le thème de l’individualité collective.

« Par l’entremise de cet espace de transition entre le réel et l’interstice fictionnel créé à travers la mise en place des oeuvres performatives, chacun a l’occasion de participer à sa manière, encouragent le moment relationnel au coeur du festival », peut-on lire dans le guide du Maquis.

Janick Burn, étudiante à la maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM, participait en tant qu’artiste dans le cadre de cette programmation. Pendant environ dix minutes, elle s’est tenue immobile et silencieuse, le regard rivé sur une vitre qu’elle tenait devant et qui la séparait d’une fenêtre. Autour d’elle, Mariane Stratis, photographe et responsable de la documentation du festival, s’est promenée pour photographier la performance, gardant elle aussi le silence.

La jeune artiste, qui travaille toujours de façon minimale, très lente, avec peu d’accessoires et de paroles, explique qu’elle présentait pour la première fois une performance d’immobilité totale afin de « faire image ». « Pour le spectateur, il fallait qu’il y aille l’ambiguïté de ne pas savoir si la photographe faisait partie de la performance, explique-t-elle. Elle fait image autant que je fais image. »

« C’est important d’avoir un public et de faire des événements variés et [Le Maquis] propose une programmation éphémère qui inclut différents médiums, pas seulement de l’art-performance, mais aussi de la danse, des marionnettes. Donc ça s’inscrit dans un contexte multidisciplinaire intéressant », souligne-t-elle. Si le festival est une initiative étudiante, elle remarque qu’il permet aux artistes qui y participent de pouvoir rencontrer de nouvelles personnes et de s’ouvrir aux autres programmes d’arts à l’UQAM. Il s’agit d’un objectif des organisateurs de cet événement haut en couleur.

 

photo : SARAH XENOS MONTRÉAL CAMPUS

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