Sur les traces de René Côté

Le professeur de la Faculté de science politique et de droit René Côté a conclu, au début du mois de janvier 2018, son mandat au poste de vice-recteur à la vie académique. Le Montréal Campus fait le point sur un parcours truffé de dossiers houleux aux côtés de l’ancien recteur Robert Proulx.

L’ex-recteur Robert Proulx qualifie sa relation professionnelle avec René Côté de « chimie naturelle ». Il avoue n’avoir jamais pris une décision sans l’avis de son ancien collègue. « En temps de crise budgétaire, les opinions divergent sur ce qui doit être fait », explique celui qui a dirigé l’UQAM de 2013 à 2018.

Même si toutes les décisions votées au conseil d’administration ne faisaient pas toujours l’unanimité, le recteur et le vice-recteur à la vie académique ne se pointaient jamais du doigt, selon Robert Proulx.

« Occuper un poste administratif dans une université est un service à la collectivité, explique René Côté. Une fois le mandat terminé, tu retournes à tes terres et à l’enseignement. » M. Côté est actuellement en année sabbatique afin de faire la transition vers l’enseignement, à la suite de son mandat au poste de vice-recteur, qu’il a occupé à partir de 2013.

René Côté a contribué à la fondation de la Faculté de science politique et de droit, qui a vu le jour en 1999. Le fondateur et premier doyen de cette faculté, Jacques Lévesque, a demandé à René Côté de l’épauler dans cette démarche. De 2000 à 2005, M. Côté a occupé le poste de vice-doyen à la Faculté de science politique et de droit. Par la suite, il a été doyen de 2005 à 2010.

L’administration Proulx

Au cours de son mandat au vice-rectorat à la vie académique, René Côté a été nommé responsable des relations de travail à la demande de l’ancien recteur Robert Proulx. Sa fonction consistait à évaluer les possibilités pour appliquer les coupes budgétaires. Les négociations des conventions collectives avec le personnel enseignant, les chargés de cours et les employés, de 2013 à 2015, ont été des moyens pour y parvenir. « En plus de la renégociation de conventions collectives, certains services ont dû se serrer la ceinture et réduire leur taille d’effectifs. Nous avions une équipe de direction soudée, qui a su passer au travers de la tempête », résume M. Côté.

Une « tempête » qui a duré deux ans pour les syndicats, qui ont défendu fermement leurs intérêts pendant une cinquantaine de réunions et huit assemblées générales extraordinaires. « L’ancienne direction voulait changer en profondeur la convention, témoigne la deuxième vice-présidente du Syndicat des professeurs et professeures de l’UQAM (SPUQ), Henriette Bilodeau. C’était un non catégorique. » En rétrospective, elle déplore que « malgré la longueur et les écueils, René Côté ne soit pas venu à la table de négociation ».

Un sentiment de déception que partage la présidente du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQAM (SCCUQ), Marie Blais. « René Côté ne nous a même pas adressé la parole, dit-elle. Nous avions l’impression que les chargés de cours n’existaient pas et que les enjeux académiques passaient en second lieu. »

La présidente du SCCUQ met en cause le manque de communication. « Par le passé, il y avait des échanges avec le vice-recteur à la vie académique, mais pas cette fois-ci », mentionne-t-elle. Règle générale, le vice-recteur à la vie académique ne participe pas directement à la négociation des conventions collectives, fait valoir l’ancien recteur Robert Proulx.

Les décisions stratégiques ont été prises par les instances appropriées, en l’occurrence, la Commission des études, poursuit-il. « Nous suivions les décisions des instances sans détour », assure M. Proulx.

Vent de fraîcheur

Les dossiers chauds pour l’administration de la nouvelle rectrice de l’UQAM, Magda Fusaro, incluent la prévention du harcèlement sexuel, l’éducation inclusive aux étudiants en situation de handicap et la situation des étudiants issus de communautés autochtones, selon René Côté.

Devenir recteur de l’UQAM ne l’intéresse pas. « Que d’autres prennent la place. Ils verront, il y a du pain sur la planche », conclut-il.

photo: MICHAËL LAFOREST MONTRÉAL CAMPUS

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