Des ateliers pour promouvoir le féminisme et le respect

À l’occasion de la semaine féministe pour le respect organisée par le syndicat des étudiants et étudiantes employé-e-s de l’UQAM (SÉTUE), plusieurs activités, telles que des conférences, des projections et même un atelier d’autodéfense ont eu lieu du 6 au 10 novembre. Cette semaine a pour but d’informer les membres du SÉTUE, de rassembler et de revendiquer un campus féministe et anti-oppressif.

Chaque année depuis la création du SÉTUE, le syndicat étudiant organise une semaine thématique. Cette année, dans le cadre de sa campagne annuelle pour le respect, le SÉTUE a choisi d’axer la semaine féministe sur trois thèmes d’actualité : le harcèlement, le travail étudiant ainsi que le racisme (et autres formes de discrimination). En plus de quatre ateliers-discussions, le Centre de prévention des agressions de Montréal a été présent pour un cours d’autodéfense et le visionnement du documentaire The Hunting Ground, une grande enquête sur le harcèlement sur les campus universitaires américains.

Pour le syndicat étudiant, ce genre d’activité est également important pour rejoindre leurs membres en leur faisant connaître leurs droits. « Dans la foulée des dénonciations et après des mouvements comme #MoiAussi, c’est important d’axer la semaine [sur le harcèlement sexuel] », explique la coordonnatrice du SÉTUE et de son comité féministe non-mixte, Julie Beauchamp. C’est ce qui a incité la tenue d’un atelier lundi avec Annie Girard du regroupement des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), qui servait à déceler les comportements harcelants. Le deuxième thème, celui des études sur le travail étudiant dans une perspective féministe, s’inspire de la campagne du Comité unitaire sur le travail étudiant (CUTE) qui prend de plus en plus d’ampleur, selon Julie Beauchamp. « Il y a également des ateliers sur les femmes racisées, en réaction à la montée de l’extrême droite au Québec, explique la coordonnatrice. C’est donc de reprendre le dessus et de montrer leur solidarité au mouvement antiraciste ».

Une telle semaine est nécessaire selon le SÉTUE, parce qu’elle donne une certaine visibilité et met de la pression sur l’UQAM. Bien qu’elle soit contente du projet pilote d’un bureau d’intervention et de prévention du harcèlement mis en place par les CALACS, Julie Beauchamp estime que l’UQAM n’investit pas assez de ressources dans le bureau du CALACS, qui ne compte qu’une seule personne. « On doit toujours forcer l’UQAM à mettre des ressources là-dedans », soutient la membre du SÉTUE et du comité féministe. Le syndicat étudiant souhaite voir des actions plus concrètes de la part de l’université, qui pourrait en faire plus sur certains dossiers comme celui du harcèlement. « Je pense que cette semaine lance un message [à l’UQAM], surtout dans la foulée de ce qui s’est dit et fait, exprime-t-elle. C’est important de se rassembler, de discuter et de trouver des outils à travers les ateliers. »

L’affaire de tous

La semaine féministe pour le respect agit également comme un lieu de rencontre. Pendant l’atelier de mercredi sur le travail étudiant dans une perspective féministe, des membres du CUTE, d’Être femme* aux cycles supérieurs, ainsi que du Comité d’action féministe contre les discriminations (CAFÉD) étaient présents pour discuter des enjeux liés aux femmes et au travail. Pour Charline Robert-Lamy du groupe Être femme aux cycles supérieurs, l’atelier lui a permis de partager, pour une première fois, les résultats des échanges des participantes de leurs premiers événements. « Ça nous a aussi permis de discuter de ces résultats, ce qu’on a toujours voulu faire avec ce projet, souligne-t-elle. On a aussi rencontré des gens qui réfléchissent sur des sujets similaires au nôtre, donc ça été encore plus pertinent. »

« Cette semaine sert à faire des liens entre des gens et des comités qui ne se parlent pas toujours », émet le membre du CUTE Thierry Beauvais-Gentile. L’étudiant en informatique, qui était présent à l’atelier de mercredi, pense également que les hommes qui se disent proféministes devraient assister aux ateliers pour montrer un certain support. La participation des hommes est d’ailleurs encouragée par le SÉTUE. « Souvent, les hommes font aussi partie du problème. Si on veut un changement, il faut que les hommes changent aussi leur comportement », fait comprendre Julie Beauchamp. Pour inciter la gent masculine à prendre part aux activités, le syndicat a tenu à avoir des ateliers concernant tout autant les hommes que les femmes. Par exemple, une formation pour les témoins actifs a eu lieu lundi.

En plus de revendiquer un campus féministe, le SÉTUE désire combattre toutes les autres formes d’oppression à l’université, entre autres par rapport à la race et à l’orientation sexuelle. « C’est aussi pour mettre l’accent sur toutes les autres discriminations, pas juste les rapports de genre, explique Julie Beauchamp. Ça rend le tout plus inclusif. »

*Le groupe Être femme aux cycles supérieurs veut inclure toutes les femmes et les personnes qui s’identifient femmes.

 

photo: MARTIN OUELLET ARCHIVES MONTRÉAL CAMPUS

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