Nouveau départ pour le Ras-le-bol

Le collectif d’action alimentaire Ras-le-bol s’installera dès cet automne dans la Coop Les Récoltes, nouvellement située dans le Quartier latin, près de l’UQAM. En ayant pignon sur rue, il envisage maintenant une meilleure stabilité et un développement plus rapide.

Depuis 2013, le collectif distribue gratuitement des repas végétaliens sur le campus, mais il a été confronté à plusieurs restrictions sévères par l’administration de l’université dès ses débuts. « Une cuisine à l’UQAM c’était vraiment plus compliqué. Il manquait des locaux, l’administration ne voulait pas investir, il y a eu des coupures budgétaires dans les dernières années. Il y avait moins de place pour les projets plus communautaires », avance une des membres du Ras-le-bol, Alice Andrieu.

Le collectif souhaite commencer par une journée de distribution par semaine, mais l’objectif visé est de bonifier l’offre à cinq jours de repas gratuits pour les étudiants et les gens du quartier dans l’objectif de réduire leurs dépenses alimentaires. L’avancement du projet dépend toutefois du financement qu’il recevra et de l’implication quotidienne des bénévoles.

Les membres du collectif envisagent aussi de mettre sur pied « plusieurs projets en lien avec la nourriture pour faciliter l’intégration de la bonne alimentation au quotidien », tels que des ateliers de préparation de recettes ou un livre de cuisine, ajoute Alice Andrieu.

Dans les deux dernières années, le collectif s’est éloigné de sa mission communautaire, car les bénévoles étaient débordés par leurs tâches en cuisine et la distribution. En vue d’améliorer son approche, il souhaite élargir les réflexions concernant son impact sur la société. « Notre but, ce n’est pas juste d’offrir un repas, mais que les autres se sentent impliqués dans cette production de nourriture et de vivre-ensemble », rappelle Simon Duchesne, en charge des projets de la Coop Les Récoltes.

L’association entre le Ras-le-Bol et la Coop Les Récoltes est née de l’initiative du Groupe de recherches d’intérêt public (GRIP), porteur du projet au départ. Le but du projet est d’avoir un espace dans le quartier qui est inter-relié à la mission étudiante, mais qui s’en détache et qui va plus loin, explique la co-chargée de projet de la Coop Les Récoltes, Aube St-Amand. « Le projet part de la façon dont le GRIP travaille sur des enjeux liés à l’écologie sociale et comment il voit les interactions entre les différentes façons de militer ou de travailler avec les autres groupes communautaires », renchérit-elle. Le concept de la Coop est donc de créer un lieu de convergence pour l’ensemble des initiatives communautaires du GRIP tel que le collectif alimentaire. Le point de distribution du Ras-le-bol restera à l’UQAM afin de ne pas entrer en concurrence directe avec le restaurant de la Coop qui vise la rentabilité monétaire.

Lors de sa dernière assemblée, l’AFESH a d’ailleurs acheté pour 10 000 $ de parts sociales, en contrepartie de quoi elle est devenue membre de la coopérative. Selon certains étudiants de l’AFESH, la possibilité d’accès aux locaux pour les évènements de l’association a notamment encouragé l’achat de parts sociales.

« Pour l’instant, l’argent investi dans la Coop sert vraiment à certifier le projet », explique Aube St-Amand. Les sommes financeront l’installation de toilettes au rez-de-chaussée et la rénovation des deux cuisines afin de permettre au collectif de débuter sa mission le plus tôt possible, préférablement d’ici novembre.

L’association étudiante ne s’est pas prononcé en tant qu’organisation, mais le procès verbal du 20 septembre 2017 indique que « la Coop Les Récoltes est un projet mené par des étudiant.e.s et […] partage plusieurs des valeurs prônées par notre association, telles que la solidarité, l’autogestion et l’écologie ».

« Dans un horizon de trois ans, l’idéal serait de commencer à rembourser les parts sociales de l’AFESH avec les profits réalisés par la coopérative. Le remboursement s’opère selon la solidité de la coopérative, […] mais il n’y a pas une volonté de garder cet argent là pour autre chose », mentionne Aube St-Amand.

 

photo: FLORIAN CRUZILLE MONTRÉAL CAMPUS

Alice Andrieu, membre du collectif Ras-le-bol

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