Faire rayonner l’UQAM sans en recevoir le crédit

Les cours de simulations étudiantes, comme celles des Nations unies ou de l’OTAN, comptent pour trois crédits à l’UQAM. L’Association modulaire des baccalauréats interdisciplinaires des champs d’études politiques (ABICEP) souhaite remédier à cette situation et veut que le nombre de crédits pour ces cours soit doublé.

« On ne devrait pas avoir à accepter de travailler deux sessions pour un seul cours », déplore Julien Simard, membre au sein de l’exécutif de l’ABICEP, qui a toutefois précisé au Montréal Campus parlé en son nom. La Faculté de science politique et droit de l’Université « ne respecte pas l’article 1.4.1 du règlement cinq qui stipule qu’un crédit correspond à 45 heures d’apprentissage », soutient l’étudiant. Il juge que les étudiants ont rempli « plusieurs fois » ces 45 heures, jonglant entre les salles de classe et les événements pour y récolter de l’argent. « Il y a des comités qui vont organiser des soirées cocktails, d’autres des loteries, des ventes de cactus […]. On a l’impression de faire plus que notre juste part. »

MSimard estime par ailleurs que l’UQAM applique une politique « de deux poids, deux mesures » en ce qui a trait aux simulations étudiantes. Une activité similaire, celle du concours de plaidoiries, est reconnue à hauteur de six crédits, rappelle-t-il, une situation « injuste» qui le porte à croire que les études en droit sont plus « valorisées » que les autres.

Proposition à l’étude

Dans une entrevue téléphonique avec le Montréal Campus, le doyen de la Faculté de science politique et de droit, Hugo Cyr, assure qu’il « valorise beaucoup » ce genre d’activités. Citant au passage l’exemple du concours de plaidoiries, il considère également que les simulations sont « gagnantes sur le plan pédagogique et humain » puisque les étudiants « établissent des liens et forment une solidarité à long terme » avec leurs collègues lors de ces activités. Il se dit donc « ouvert à une étude du projet » soumis par l’ABICEP, tout en spécifiant au passage que les décisions considérant les crédits alloués à un cours ne sont pas de son ressort, mais plutôt de celui des comités de programme.

Le coordonnateur des programmes de premier cycle, Sébastien Dorais affirme pour sa part que « chacun des comités de programme devra se pencher sur la proposition » puisque les simulations sont interdisciplinaires. « Comme toutes les autres propositions, [celle de l’ABICEP] sera étudiée », poursuit-il, ajoutant qu’« il n’y a pas de préjugé défavorable » en ce qui la concerne. La demande de l’ABICEP sera examinée par le comité de programme avant la fin de la session.

Échos sur la montagne

Les doléances de l’ABICEP trouvent écho à l’Université de Montréal (UdeM), où le même genre d’activité rapporte trois crédits aux étudiants qui y participent. Nicolas Synnott, membre de l’exécutif de la Délégation des Nations Unies de l’UdeM affirme que « des ajustements au niveau de la structure du cours étaient nécessaires » afin de conserver les acquis des étudiants: « Après discussions avec le Département, tout le monde a réalisé que les trois crédits étaient toujours valables. » Il stipule aussi que « le professeur encadre l’exécutif, mais c’est l’exécutif qui donne le cours », tout en ajoutant ainsi une charge supplémentaire à leur parcours universitaire.

« La Faculté, autant que les étudiants, veut que l’UQAM soit valorisée », estime en outre Julien Simard. Ce dernier ajoute que les simulations sont « une chance inestimable » pour les étudiants, qui devraient tout de même recueillir le fruit de leurs efforts.

Photo: FÉLIX DESCHÊNES MONTRÉAL CAMPUS

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