Victoire en demi-teinte pour l’AFESPED

60,2 % en faveur, 39,8 % en défaveur. L’Association facultaire étudiante de science politique et droit (AFESPED), dissoute il y a près de deux ans, renaîtra de ses cendres. Le Montréal Campus a récolté les réactions au lendemain du scrutin. Aperçu.

Les étudiants de la Faculté de science politique et de droit de l’UQAM étaient appelés à voter du 21 au 25 novembre dernier dans le cadre d’une « consultation sur la représentativité de l’AFESPED  »; un référendum par voie électronique pour le retour — ou non — de leur association facultaire. Le taux de participation a atteint 33,8 %, dépassant les 15 % exigés par l’Université pour reconnaître l’issue du vote.

« Nous sommes vraiment satisfaits du résultat, s’est réjouit le coordonnateur du comité d’accréditation, Daniel Bélanger, dans un échange de courriels. Ça montre que nous avons fait un travail sérieux et que nous avons bien accompli notre mandat de prendre en considération les préoccupations des étudiants afin de leur proposer une association qui les représente.  »

M. Bélanger reconnaît toutefois que si l’option du « Oui  » a obtenu la majorité des voix, le « Non  » a récolté près de 40 % des suffrages exprimés. « 60 % d’appui est un résultat satisfaisant, mais cela souligne que 40 % des étudiants étaient contre le projet, donc il faudra en tenir compte et leur permettre à leur tour de se sentir représentés. L’AFESPED ne peut pas agir pour seulement 60 % de la Faculté.  »

Même son de cloche chez Jake Meszaros. Ce finissant au baccalauréat en droit a milité, en 2015, pour la dissolution de l’AFESPED, puis a participé cette année à l’écriture de la nouvelle charte de l’association. « Le fait qu’il y ait eu 40 % des gens qui ont voté contre malgré qu’il n’y avait pas cette année, contrairement à 2015, une mobilisation organisée pour leNon, ça envoie un message  », estime-t-il, concluant que « le vote a passé  », mais que « le travail est loin d’être terminé  ».

Pour Renaud Benoit Paquin, aussi finissant au baccalauréat en droit, les résultats du vote sont « déplorables  ». Selon celui qui a voté « Non  » lors des deux consultations, le faible taux de participation témoigne du « désintéressement de la population étudiante de la Faculté de science politique et droit  ». Et il ajoute : « les seules personnes qui sont intéressées par la question, c’est les gens de l’AFESPED qui ont des visées politiques et qui veulent utiliser les membres comme poids dans leur négociations  ».

Questionné sur les raisons qui ont motivé son vote, M. Paquin est catégorique : rien n’a changé depuis le démantèlement de l’association facultaire au printemps 2015. « Une AFESPED qui se dit repentante, qui a eu une introspection, nous présente un projet de charte qui ne corrige aucunement les irritants qui ont mené à sa dissolution  », pointe-t-il. « Tu me demandes pourquoi j’ai voté non? Parce que c’est du “same old, same old”.  »

Les associations modulaires

Du côté de l’Association des étudiants de droit (AED), c’est une bonne nouvelle, déclare d’emblée son secrétaire général, Étienne Boily. Il précise que son association était en faveur du retour de l’AFESPED. Son démantèlement s’était traduit par une perte « de plusieurs voix au sein de l’administration  » et la prise en charge « de responsabilités qui [ne leur] revenaient pas  », laisse-t-il entendre.

Le jeune homme évoque en guise d’exemple la gestion des assurances collectives des membres de l’AED, qui leur incombait depuis. « Notre charte n’a pas été pensée pour gérer ce genre de dossiers là  », dit-il. Fait à noter : à l’UQAM, la gestion des assurances ne relève pas des Services à la vie étudiante, mais des associations étudiantes facultaires.

Au chapitre de la représentation, avec l’absence d’une association facultaire, la situation devenait « critique  », poursuit M. Boily. « Il y a des refontes de programmes sur la table et on était rendu complètement muets. On devait parler par acteurs interposés. Des gens nous ont défendus dans les plus hautes instances en notre nom, mais, nous, on n’était pas là.  »

Ces craintes étaient aussi partagées par l’Association des baccalauréats interdisciplinaires des champs d’études politiques (ABICEP), qui ont encouragé leur membres à cocher « Oui  ». Son comité exécutif décriait entres autres « l’absence de représentativité [de ses] membres […] au sein des instances de l’UQAM  » et « l’impossibilité de s’entendre avec les autres associations modulaires quant à cette représentativité  ».

L’ABICEP n’a pas eu d’assemblée générale depuis le dévoilement des résultats du référendum, le 25 novembre dernier. Elle n’était donc pas en mesure de se prononcer davantage, a-t-elle indiqué.

Idem pour l’association étudiante des cycles supérieurs de science politique (AECSSP). Elle a toutefois porté à l’attention du Montréal Campus sa position en faveur du retour de l’AFESPED prise en assemblée générale avant le scrutin, entretenant des considérations similaires à celles de l’AED et de l’ABICEP.

L’Association étudiante modulaire de science politique (AEMSP) et l’association étudiante des cycles supérieurs en droit (AECSD) n’ont pas donné suite aux questions du Montréal Campus.

Photo: FÉLIX DESCHÊNES MONTRÉAL CAMPUS

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