Le sort de l’AFESPED entre les mains des étudiants

Les étudiants de la Faculté de science politique et de droit se prononcent cette semaine sur le retour de leur défunte association facultaire. Le résultat du scrutin, tenu du 21 au 25 novembre, sera annoncé demain.

Dissoute au printemps 2015, l’Association facultaire étudiante de science politique et droit (AFESPED) pourrait bientôt renaître de ses cendres. Un processus d’accréditation, pour être reconnu à nouveau par l’Université, est en cours depuis janvier dernier.

Des consultations ont depuis été menées afin de prendre connaissance des problèmes passé qu’a éprouvés l’association. Une nouvelle charte a en outre été rédigée pour tenter de les régler. La prochaine étape consiste à « adopter le projet de charte en assemblée générale et en même temps d’effectuer une campagne de mobilisation pour l’option du “Oui” », indique le coordonnateur du comité d’accréditation, Daniel Bélanger.

Deux assemblées générales ont ainsi eu lieu, mais sans succès. « Il y a toujours des débats qui continuent et on perd le quorum avant de pouvoir adopter le projet », explique Daniel Bélanger. Une situation qui n’inquiète toutefois pas le comité outre mesure. « Plusieurs changements sont proposés. C’est normal que les membres aient besoin d’y réfléchir et d’en discuter », fait savoir Lucia Flores Echaiz, également membre du comité d’accréditation.

Si le résultat du référendum est positif, l’association facultaire pourrait être de retour dès l’hiver 2017. D’ici là, une assemblée générale est prévue le 29 novembre dans le but d’adopter les statuts et règlements et d’élire le conseil exécutif, si l’accréditation est acceptée, ou pour traiter de l’avenir de l’association en tant que personne morale, dans le cas contraire. « [Si le “Oui” l’emporte,] il y aura beaucoup de travail à faire la session prochaine pour mettre les instances en branle, puis on pourrait déjà commencer des campagnes et faire de la représentation et de la mobilisation », prévoit Daniel Bélanger.

Des lacunes à combler

Pour expliquer le démantèlement de l’AFESPED en 2015, le coordonnateur du comité d’accréditation juge que les grèves étudiantes représentaient un « irritant majeur » pour plusieurs membres. Selon un sondage mené par l’Association des étudiants en droit de l’UQAM (AED-UQAM) en 2015 peu après le référendum de dissolution, une grande part de ses membres considéraient que l’association facultaire ne représentait pas adéquatement chaque module : selon eux, les étudiants de science politique, supérieurs en nombre, imposaient plus facilement certaines lignes directrices.

Au moment de publier cet article, l’AED-UQAM n’avait pas donné suite aux questions du Montréal Campus. Il semblerait toutefois que contrairement au référendum de 2015, aucun groupe organisé n’ait fait campagne pour le « Non » cette année. En mars 2015, 52 % des répondants au référendum considéraient que l’AFESPED ne répondait pas adéquatement à leurs intérêts, ce qui avait mené à sa dissolution. Le taux de participation au scrutin s’élevait à 58 %

Afin de remédier à la situation, la nouvelle charte propose notamment un processus référendaire obligatoire pour toute grève de plus d’une journée, ainsi que la création d’un comité intermodulaire visant à davantage prendre en considération les positions des associations de modules. « On pense que cela va permettre de rejoindre plus de gens et de donner plus de légitimité aux décisions », estime Daniel Bélanger.

Lucia Flores Echaiz soutient que depuis la dissolution de l’AFESPED, les étudiants de la Faculté ont subi des lacunes au niveau de leur représentation dans les instances décisionnelles de l’Université, comme la Commission des études et le Comité de la vie étudiante. Selon les membres du comité d’accréditation, l’absence d’association facultaire aurait aussi entraîné la perte de soutien logistique et financier pour des projets étudiants, équivalent à 40 000 $ de subventions.

L’AFESPED versait un financement récurrent à plusieurs organisations et services aux étudiants, dont le Centre de développement professionnel et de placement en droit, le Centre Paulo Freire, le journal étudiant Union libre, la clinique juridique Pro Bono UQAM, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) et le groupe de solidarité alimentaire Ras-le-bol, entre autres.

Au moment d’écrire ces lignes, plus de 500 étudiants avaient voté au référendum. Le quorum, fixé à 327, a donc été atteint.

Photo: CATHERINE LEGAULT MONTRÉAL CAMPUS

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