Alors qu’ils effectuaient de la paperasse routinière dans leur local, deux membres de l’exécutif de l’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH) ont été escortés par des policiers à l’extérieur de l’UQAM le samedi 17 septembre dernier.
« Par le passé, nous avons toujours eu le droit d’être présents dans notre local pour faire des activités, même après 18h les dimanches », s’insurge l’une d’eux, Alice Lefèvre. C’est pourquoi elle et le délégué à la mobilisation n’ont remis leurs souliers que lorsque les policiers sont arrivés, après plusieurs avertissements des agents de sécurité. Selon elle, « c’est un autre moyen mis en place pour réduire la mobilisation des associations de l’UQAM ».
Cet incident isolé a remis en lumière l’accès restreint aux pavillons de l’Université en dehors des heures de cours, décrié depuis plus d’un an. À pareille date l’an dernier, le Montréal Campus rendait compte des critiques formulées par des étudiants et des associations étudiantes à l’égard de cette nouvelle pratique adoptée par l’administration uqamienne dans la foulée des perturbations survenus au printemps 2015. Un suivi du dossier assuré par le journal à la session d’hiver 2016 concluait au statu quo de la situation.
Comité de travail boudé
La nouvelle année ne semble pas avoir apporté un vent de changement. En clair, les lourdes portes de l’UQAM restent fermées pour ceux n’ayant pas au préalable demandé la permission pour utiliser ses installations après la fermeture officielle le soir.
Ce n’est toutefois pas par manque d’ouverture de la part de l’Université. Une invitation à un comité de travail à ce sujet a été lancée par les Services à la vie étudiante (SVE) aux différentes associations étudiantes de l’UQAM à la session d’hiver 2015. « Les étudiants n’ont jamais accepté d’y participer, peut-être en signe de protestation », suppose la directrice adjointe des SVE, Josée Fortin. Des propos qui rejoignent ceux de la porte-parole de la maison d’enseignement, Jenny Desrochers, qui ajoute que « tous les besoins d’accès à certain locaux par des étudiants dans le cadre de leurs activités — soit académiques, de recherche ou autres — en dehors des heures d’ouverture font l’objet d’une évaluation de la part des unités qui délivrent les autorisations d’accès la nuit. »
Les associations n’ont pas cru bon participer à cette table ronde parce qu’elles considèrent, encore aujourd’hui, que ces rencontres étaient inutiles, ne voulant pas trouver de terrain d’entente avec l’Université. « Un comité, ça représente beaucoup de temps, d’énergie et d’argent pour l’UQAM alors que nos revendications étaient très claires et simples : nous demandions et demandons toujours le retour à la situation qu’il y avait avant le retrait [des accès 24 heures] » soutient la coordonnatrice aux affaires académiques de l’Association facultaire étudiante des arts (AFÉA), Wina Forget. Ce qui dérange aussi les associations facultaires, poursuit la jeune femme, c’est qu’un manque de fonds, et la réduction de l’effectif de sécurité qui en découle, ne soit pas la seule explication. Il s’agirait plutôt d’un geste « politique ».
« Les SVE arguaient qu’il n’y avait plus assez d’agents de sécurité pour surveiller l’ensemble des pavillons. Nous attendons maintenant de voir si avec leur nouveau contrat nous allons retrouver nos accès 24 heures, explique Mme Forget. Toutefois nous ne sommes pas dupes, le retrait des accès ne semble pas être dû à des considérations économiques, mais bien politiques. »
Selon les avis récoltés par le Montréal Campus, la pratique de l’Université pour obtenir accès à des locaux aux heures atypiques n’est pas parfaite et nécessite beaucoup d’étapes bureaucratiques. Cependant, les instances de l’UQAM ne semblent pas vouloir volontairement mettre des bâtons dans les roues des étudiants ayant besoin d’arpenter l’Université hors des plages d’ouverture. Comme le rappelle Jenny Desrochers, « si les motifs requièrent une présence obligatoire d’un étudiant pour une activité ou un projet, l’autorisation est délivrée après évaluation [des unités] ».
Photo: CATHERINE LEGAULT
Des membres de l’exécutif de l’AFESH ont été escortés hors de leur local le 17 septembre dernier.
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