FNC 2016 | Après «Psycho» et «Beauty», voici «American Honey»

Road movie, film de clan, histoire d’amour impossible, fable sur la chute du rêve américain, American Honey d’Andrea Arnold se trace un chemin unique dans le cinéma contemporain des quinze dernières années.

Il fallait arriver une heure d’avance au Cinéma du Parc pour être sûr d’obtenir une place dans cette salle plus tard pleine à craquer. Et pour cause: le cinquième long métrage de la réalisatrice Andrea Arnold était un des films les plus attendus du Festival du nouveau cinéma depuis sa consécration avec le Prix du jury au dernier Festival de Cannes. C’est déjà un troisième prix remporté à ce festival pour la réalisatrice américaine, très appréciée du public.

American Honey est avant tout le premier film de la talentueuse actrice Sasha Lane, qui porte l’histoire à travers ses aventures au cœur du Midwest américain rendues dans une performance extrêmement solide. Celle-ci vit une vie très difficile dans les bungalows du Texas avant de rencontrer Shia LaBeouf (renouvelé dans un rôle lui convenant très bien) qui l’engage comme vendeuse de magazines. S’ensuit une course folle où la vente de produits dérivés n’est qu’un prétexte pour faire voyager ces personnages rêveurs dans une Amérique qui n’est plus à la hauteur de leurs espérances. Ceux-ci et leur équipe déjantée doivent enfiler les mensonges et les aventures pour survivre dans un milieu toxique. Le rêve des deux protagonistes n’est que de devenir propriétaire d’un petit terrain en forêt, un objectif déjà hors de portée pour la nouvelle génération américaine.

Les qualités du film sont nombreuses, mais on retiendra surtout les scènes de haute voltige entre les deux acteurs d’expérience inégale qui se rejoignent pourtant dans leur sensibilité. La caméra fuyante se retrouve la plupart du temps à l’intérieur d’un véhicule qui file à toute allure et qui rappelle certainement les tableaux d’un certain On the Road.

Véritable portrait social musical de la (nouvelle) jeunesse américaine — nouvelle entre parenthèses parce qu’il n’y a pas beaucoup de différences entre elle et la fameuse beat generation des années 1950 — American Honey se taille une place sans problème dans une rentrée culturelle presque saturée. Dans nos salles à partir du 14 octobre.

Photo: FESTIVAL DU NOUVEAU CINÉMA

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