Retour au boulot des étudiants employés

Les quelque 3000 étudiants employés de l’UQAM, en grève générale illimitée depuis le 7 décembre, pourront reprendre le travail dès aujourd’hui.

Les membres du Conseil d’administration «ont approuvé [vendredi] l’hypothèse de règlement intervenue [le 23 mars] entre la Direction de l’Université et le Syndicat des étudiant-e-s employé-e-s de l’UQAM (SETUE)», selon un courriel transmis à tous les salariés de la maison d’enseignement—incluant les étudiants employés—, et dont le Montréal Campus a obtenu copie.

Un protocole de retour au travail a également été ratifié; dernière formalité qui met officiellement fin à la grève du SETUE. «[…] Des représentants de l’Université et de la partie syndicale ont convenu des modalités de retour au travail […] des étudiants employés de l’UQAM. Le Syndicat met fin à sa grève le 3 avril 2016, à 23h59», peut-on y lire. En clair, de nouveaux contrats de travail pourront, dès  aujourd’hui, être octroyés à des étudiants, à précisé au bout du fil la directrice des relations de presse de l’UQAM, Jenny Desrochers.

Rappelons que le SETUE a entériné, le 23 mars dernier, une hypothèse de règlement de conflit en vue du renouvellement de leur convention collective, échue depuis le 31 décembre 2013. Cette décision mettait progressivement fin à plus de 100 jours de grève du syndicat.

Ladite hypothèse, formulée la veille du vote par le conciliateur Pierre-Marc Bédard, est «basée sur l’entente de principe du 18 décembre […] rejetée par les membres du SETUE» le 21 décembre, selon une note de service acheminée aux étudiants employés la journée de l’assemblée. Quelques modifications aux salaires ont été entretemps apportées au document, pour être à nouveau soumises au vote. Sur les quelque trois cent personnes présentes au Centre St-Pierre le 23 mars, 58% d’entre elles se sont prononcées en faveur de l’hypothèse de règlement.

Si la reprise du boulot est désormais imminente, la porte-parole du SETUE, Chloé Fortin Côté, doute toutefois que des contrats soient concédés alors que le trimestre d’hiver touche à sa fin. «Probablement que la recherche va reprendre son cours, a-t-elle indiqué dans un échange de courriels avec le Montréal Campus. Pour ce qui est du soutien aux personnes en situation de handicap, il n’y a rien de sûr, puisque beaucoup de professeurs ont fait les arrangements nécessaires. Du côté des auxiliaires d’enseignement, on doute fort que la majorité se fasse offrir un contrat.»

L’heure est au bilan

Chloé Fortin Côté se dit somme toute satisfaite du dénouement de la grève des étudiants employés, déplorant toutefois que le plancher d’heures—principale requête du syndicat—n’ait pas été retenu dans l’hypothèse de règlement. «C’est sûr que c’est dommage de ne pas avoir obtenu notre plancher d’heures, mais je crois qu’on a montré la valeur de nos emplois, soutient-elle. C’est certain que de pouvoir recommencer la recherche et la correction sera bien apprécié des enseignants et de nos membres.»

Si le plancher d’heure ne figure pas sur la liste des gains du syndicat, la porte-parole fait observer que l’UQAM s’engage à informer par voie électronique les auxiliaires d’enseignement du nombre d’heures qu’ils auront effectuées. «On va avoir un suivi évolutif plutôt que d’avoir à faire nous-mêmes les calculs», se réjouit-t-elle.

L’hypothèse de conciliation prévoit également de légères hausses salariales, tout en maintenant des distinctions rémunératoires entre les cycles d’études des étudiants employés. L’augmentation la plus notoire concerne les étudiants de 1er cycle, qui voient leur taux horaire grimper à 16$, une augmentation de 15%. Les étudiants de deuxième et troisième cycles conservent quant à eux un salaire sensiblement similaire, avec un léger accroissement de 2,96% et 2,77%, respectivement.

Lors de la séance de vendredi, le Conseil d’administration a également autorisé l’Université «à signer la convention collective […] pour la période débutant à la date de signature de cette convention jusqu’au 31 décembre 2019, sans effet rétroactif». Alors que les syndicats des chargés de cours et des professeurs poursuivent leurs négociations avec l’UQAM, le SETUE sera vraisemblablement le premier à se doter d’un contrat de travail.

Photo: Félix Deschênes

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