Le 14 mars 1991, les Montréalais syntonisaient pour la première fois leur radio au 89,3 FM et se branchaient sur les ondes de CISM. Un quart de siècle plus tard, la radio étudiante de l’Université de Montréal est accessible de partout grâce à ses nombreuses plateformes dont le contenu atteint le million de cotes d’écoute. Pour célébrer ses 25 ans et ses nombreuses réussites, la radio de la Marge propose des festivités qui sauront ravir les mélomanes.
À ses débuts, CISM, qui se veut un jeu de mot avec «séisme», était seulement diffusée sur le campus universitaire. Son arrivée sur la bande FM était synonyme de réussite. Aujourd’hui, les avancées technologiques entraînent des défis de taille. Les habitudes de consommation de radio et de la musique changent et pour une radio indépendante, l’adaptation est indispensable. La tendance actuelle du public cible de CISM, les 18-34 ans, est l’accessibilité au contenu au bout d’un clic, maintenant. «Tout se passe sur Internet, sur les appareils mobiles, donc si on se tient exclusivement sur le FM, on va perdre une partie de notre auditoire», affirme le directeur général de la station, Jarrett Mann.
Même si la réputation de CISM est établie, la station se doit de rester alerte aux nouvelles tendances, car tout est encore en mutation, selon lui. Pour continuer d’avancer, il faut rester à l’écoute des demandes du public. «Les compétiteurs de CISM ne sont pas les autres stations de radio, ce sont plus les applications de musique comme Songza, pense-t-il. Si on veut encore avoir du monde dans la vingtaine parmi nos auditeurs, il faut s’adapter à leur mode de consommation de musique.»
La musique de la scène émergente en vedette
Un mini-festival de musique entourera les célébrations du 31 mars au 2 avril prochain. Afin de rester dans le mandat de la station, qui est de faire découvrir la scène émergente, les organisateurs souhaitent présenter trois spectacles pour montrer plus de facettes du contenu musical de CISM. Il y a également une histoire derrière le choix des groupes invités. «Le groupe We Are Wolves joue sur nos ondes depuis 15 ans et c’est une de leurs chansons qui a le plus tourné», souligne le directeur de la station. Les amateurs de hip-hop seront également servis lors de la soirée qui mettra en vedette Loud Lary Ajust, Brown et Rednext Level. C’est Galaxie qui conclura avec une soirée plus rock dont pourront profiter les mélomanes.
25 ans de radio et d’innovation
La programmation des émissions diffusées sur les ondes est axée sur la découverte et représente un aspect fondamental sur lequel mise la station. «C’est super important pour nous d’avoir une grande variété dans les genres musicaux que l’on présente. Au niveau culturel, on veut aussi proposer des émissions qui rejoignent tous les intérêts, comme la littérature, le cinéma, la culture geek, le théâtre», mentionne le directeur à la programmation, Étienne Dubuc. Il souligne également l’importance de présenter du contenu original ou qui apporte un angle différent à une nouvelle. «CISM est une radio indépendante, émergente avec une approche intellectuelle qui se doit de faire sortir de l’ombre des artistes dont on ne parle pas dans les grands médias», poursuit-il.
CISM se veut également une école pour les grands communicateurs de demain. Les membres de la station offrent un soutien aux débutants et leur permettent de travailler avec des outils performants dans le but de préparer la relève aux réalités du métier. Jarrett Mann souhaite par-dessus tout voir la fierté à travers les yeux des étudiants, car le sentiment d’appartenance à ce média constitue pour lui une belle récompense. «Le succès est dû à 100% à l’implication des bénévoles. La reconnaissance, ce sont les bénévoles qui vont aller la chercher auprès du public», proclame Étienne Dubuc.
Une chance pour tous d’être entendus
Ces bénévoles qui animent par passion font évoluer la station, mais grandissent également à travers leur expérience radiophonique. Pour l’animateur de l’émission Va voir ailleurs si j’y suis, Étienne Galarneau, la force de CISM réside dans la liberté dont jouissent les animateurs au niveau du contenu diffusé. Pour sa part, le mandat de son émission est de sortir des limites de la grande métropole afin de faire découvrir des groupes en région, peu connus ici, mais dont la musique a le potentiel d’être diffusée. «Un jour, j’avais fait jouer la pièce d’une formation que je trouvais intéressante. Le soir même, je reçois un message de leur batteur qui me dit que durant les dernières pratiques, le groupe se remettait en question, pensant à la séparation, partage-t-il. Ils m’ont dit que puisque j’avais mentionné que leur musique méritait d’être entendue, ils ont réalisé que ça valait la peine de continuer leur art.»
Selon lui, CISM possède cette force de sortir des frontières des hits qui jouent dans les radios commerciales et de donner cette opportunité aux artistes émergents qui méritent d’être entendus. Tout comme les communicateurs que la station voit naître depuis 25 ans et pour encore plusieurs années.
Photo: L’État Brut
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