Bienvenue à l’UQAM!

Au moment où vous lisez ces lignes, les portes ouvertes de l’UQAM sont déjà derrière nous – perturbations ou pas – en pleine grève générale du SETUE, appuyé par les associations étudiantes. Le syndicat des professeurs, d’après sa dernière assemblée générale, est sur le pied de guerre et celui des chargés de cours poursuit les négociations avec l’administration. C’était donc une occasion pour les futurs étudiants du Quartier Latin de goûter à l’expérience uqamienne et de découvrir les spécificités de l’université.

Car l’UQAM, contrairement à ce que laisse transparaître le texte de l’allocution annulée du recteur Robert Proulx, ce n’est pas qu’une question de chiffres. Entre les «étudiants en équivalence au temps plein», les nouvelles compressions, les «produits» et les «charges», il y a des programmes innovateurs, des projets étudiants et une volonté de remettre en question les manières de faire déjà établies. On essaie de faire passer l’UQAM comme paralysée par les grèves ou des plus démunies alors que les sciences s’associent avec les études littéraires pour analyser le Nord, le CRAPAUD verdit les toits du campus et la galerie de l’UQAM nous rappelle que «l’art existe».

L’UQAM n’est donc pas que «médiation des salles de cours» ou «plan de développement immobilier». L’UQAM n’a pas et ne devrait pas jouer dans la cour de l’Université de Montréal ou de McGill. L’internationalisation dont rêve tant le recteur devrait plutôt transparaître dans son programme de droit international. Formons des entrepreneurs socialement responsables, des scientifiques innovants, des artistes avant-gardistes, des intellectuels qui sortent des sentiers battus. À quoi sert de regarder ailleurs si nous peinons à comprendre ce que nous tentons de faire ici.

Quand Robert Proulx écrit/dit «plus qu’un milieu d’études et de travail, l’Université est aussi un milieu de vie», je ne peux que rire en pensant aux bibliothèques fermées le dimanche, aux accès 24h/24 maintenant choses du passée et aux gardiens de sécurité maintenant légion au campus central. Quand je lis dans le plan stratégique «échanges conviviaux entre les membres de la communauté», je comprends malheureusement sur la ligne suivante que de froides «INFO-Direction» seront à prévoir.

Lorsque le recteur se défend de réclamer plus de financement du gouvernement – qui a justement annoncé une nouvelle vague de compressions – je me dis que l’UQAM a des leçons de militantisme à lui donner.

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