39e saison de la LNI : les finances reviennent et les claques aussi

Après une campagne de sociofinancement réussie pour défrayer les coûts d’une 39e édition de la coupe Charade, la Ligue nationale d’improvisation (LNI) a lancé la saison 2016, Artistes en liberté, au cours d’un match où s’affrontaient les Bleus CSN et les Rouges FTQ, au Club Soda le 8 février.

Non, les affiliations syndicales ne sont pas un thème ou un nouveau concept, ce sont en fait les heureux propriétaires des équipes des Bleus et des Rouges pour la saison. C’est une nouveauté de cette année où toutes les équipes se retrouvent sous la bannière de commanditaires importants. Dans la délégation 2016, on retrouve avec les Bleus CSN et les Rouges FTQ, les Jaunes Québécor, les Oranges Atelier VAP—Ville, Architecture, Paysage, et les Verts Téo Taxi.

Par souci de trouver du financement pour la nouvelle saison, les improvisateurs se sont prêtés au jeu dans une campagne de sociofinancement Indiegogo lancée en novembre 2015. «La campagne de sociofinancement a été la première offensive. La deuxième aura été la recherche de partenaires qui permettent de financer la saison, en échange de visibilité, détaille le directeur artistique de la LNI, François-Étienne Paré. C’est gagnant-gagnant. Il était temps de s’associer comme ça. C’est un effort qu’on avait à faire, et ça commence à porter fruit. Disons que ça regarde bien pour les prochaines années.»

 

De là découle le véritable thème de la saison, Artistes en liberté. «On a choisi Artistes en liberté comme «animaux en liberté», mais aussi parce qu’on trouvait que ça ressemblait à ce qu’on fait. La LNI, c’est un bel espace de liberté. Mais, quand est venu le temps d’illustrer la saison, on a changé d’idée pour les animaux. On s’est demandé ce qu’un artiste en liberté fait réellement. On a donc pensé à l’art de rue, le tag, le graffiti.»

Nouveauté de cette saison, la LNI compte parmi ses partenaires la compagnie Druide, créatrice du correcteur Antidote. Cette association fait naître la coupe Antidote attribuée au joueur ou à la joueuse ayant reçu le plus de mentions pour la meilleure utilisation de la langue française.

Ce qu’on pourra voir également cette année: le retour des claques! Ces fameux couvre-chaussures en caoutchouc referont leur entrée, ou plutôt leur envolée, sur la patinoire. «On avait abandonné cet élément-là, qui est quand même une image importante de notre spectacle. Maintenant, le public pourra lancer des claques dans la patinoire quand ils ne seront pas d’accord avec ce qu’ils voient ou avec les décisions de l’arbitre», raconte le directeur artistique.

Au jeu!

Les claques ont volé bas, voire même pas du tout en ce lancement de saison, puisque la patinoire est restée vierge. Vierge de chaussures, certes, mais cultivée de récits rocambolesques et de gags bien assumés.

C’était la première performance des deux équipes depuis leur formation. Simon Boudreault, capitaine de l’équipe des Rouges FTQ, se dit satisfait de ses coéquipiers. «C’est vraiment une belle équipe, une équipe avec laquelle on peut aller vraiment partout, une équipe d’écriture, une équipe d’audace, une équipe à la fois flyée et groundée, une équipe qui peut tout faire!» Du côté des Bleus CSN, le capitaine Frédéric Barbusci s’est assuré que son équipe soit celle à battre. «Pas juste cette année! L’année passée aussi, ils ont gagné! Et l’année prochaine aussi! On va tout donner, les autres n’auront qu’à bien s’attacher.»

Le public a pu se réjouir de retrouver des visages et des styles d’improvisation bien connus. Il se souviendra assurément de l’improvisation mixte d’Ève Landry des Rouges et de Florence Longpré, Espièglerie des Carmélites, qui leur aura valu une pénalité pour vulgarité, mais qui a été tout à fait savoureuse.

Malheureusement, pour les grands fans, un des plus anciens attendus à ce lancement, Réal Bossé des Bleus CSN, n’a pu être présent. Heureusement, il a été remplacé par un joueur qui se lançait à la LNI pour la première fois, Arnaud Soly. Il a rempli les bottines de Bossé avec brio, notamment avec son excellente improvisation comparée, chantée, intitulée Sans arrêt. Chapeau comme toujours à Éric Desranleau, qui assurait l’ambiance musicale du match, lui qui improvise mélodiquement depuis 2000 à la LNI.

À égalité 7-7 en fin de troisième période, une dernière improvisation a dû déterminer la marque finale de 8-7 pour les Bleus CSN. Les étoiles du match ont été remises à Arnaud Soly des Bleus en troisième place, à Virginie Fortin aussi des Bleus en deuxième, et à Lelouis Courchesne des Rouges en première. La mention Antidote a été attribuée au capitaine des Rouges, Simon Boudreault.

C’était une lancée réussie et le public est convié au prochain match le 15 février prochain où les Bleus CSN affronteront sur la scène du Club Soda les Jaunes Québécor, dont la toute nouvelle recrue, Patrick Huard, y fera son baptême de patinoire à la LNI.

Photo : Hugues Bergevin

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