À mi-chemin entre le vélo et le soccer, le cycle-balle a vu sa popularité augmenter dans la métropole depuis la création d’un club montréalais en 2011. Les administrateurs de Cycle-balle Montréal sont confiants de voir le sport devenir une discipline d’envergure au Québec dans un avenir rapproché.
Créé en 2011, le club de Cycle-balle Montréal a pris de l’expansion rapidement, passant de deux joueurs à une vingtaine de personnes qui pratiquent maintenant ce sport. Munis d’un vélo adapté, les deux joueurs de chaque équipe tentent de marquer avec les roues de leur vélo dans un filet qui s’apparente à un but de soccer. Vu la difficulté de ce sport, sa popularité ne croît pas rapidement. «Au début, ils étaient trois gars à partir cela et nous sommes allés chercher un joueur européen avec de l’expérience pour nous l’enseigner», explique Timothée Guzzo, un membre de l’équipe de Cycle-Balle Montréal.
Excepté le club de la métropole, il existe peu d’équipes au Canada et aucune autre formation recensée au Québec. Un projet était sensé voir le jour à Québec grâce au travail de Pierre Bernier, un adepte de cycle-balle, mais il semblerait que l’initiative soit morte-née, selon le fondateur de Cycle-balle Montréal, Jean Saucier. «C’est encore un sport fantaisiste que les gens découvrent graduellement», explique le principal intéressé.
Le niveau de jeu des joueurs de Cycle-balle Montréal s’est grandement amélioré avec les années. La première année où Jean Saucier est allé aux Championnats mondiaux de cycle-balle en Europe, il soutient que son équipe, composée de lui et de Pierre Bernier, n’était que de passage. «Je me souviens qu’on perdait par la marque de 23-0 dans chaque match et que chacun ne durait que 14 minutes», ricane-t-il.
En 2014, l’équipe canadienne de cycle-balle a réussi à récolter sa toute première victoire internationale aux Mondiaux, où Jean Saucier formait une équipe avec un certain Luke Lauzon face à la République Tchèque. «Nous étions nez à nez avec l’Espagne, qui a terminé au premier rang du groupe B et qui a battu le Japon, une des sommités mondiales du cycle-balle», partage-t-il.
Un futur doré
Si les administrateurs de l’organisation montréalaise veulent continuer de voir le nombre de joueurs s’accroître, ils sont conscients des défis qui se présentent devant eux. Toutefois, ils veulent se donner comme ambition de développer ce sport. «Cela peut prendre plusieurs mois avant d’avoir un bon contrôle de son vélo et de se débrouiller», explique Pierre Des Lierres, joueur qui en est à ses premiers balbutiements sur le terrain.
Ce dernier était en charge de l’organisation du dernier championnat canadien de cycle-balle qui s’est tenu dans le chapiteau Maisonneuve dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Détenteur d’une certaine expérience en gestion d’événements, il s’occupe d’aller chercher des partenaires financiers afin de permettre aux joueurs de mieux se développer. «Nous aimerions offrir des stages de perfectionnement en Europe, où le sport est fort et même offrir du matériel plus récent à nos joueurs», explique Pierre Des Lierres.
Le cycle-balle dans nos écoles
Le groupe d’administrateurs a deux objectifs pour les prochaines années: développer l’intérêt chez les juniors de 10 à 15 ans et s’implanter dans le réseau collégial et universitaire. La formation de jeunes joueurs assure une meilleure relève pour ce sport, tandis que son développement dans le milieu collégial ou universitaire risque de prendre encore quelques années. «Il est difficile d’implanter un sport dans le réseau collégial ou universitaire, c’est un travail de longue haleine qui nous attend», explique celui en charge des partenariats de Cycle-balle Montréal, Pierre Des Lierres.
Il n’est pas impossible que ce sport figure un jour à l’essai aux Jeux Olympiques d’été, mais ce n’est pas demain que cela semble être possible. Si 2016 et 2020 semblent hors d’atteinte, les Jeux de 2024 pourraient être la cible, selon Jean Saucier. Plusieurs fédérations sportives de cycle-balle en Europe exercent beaucoup de pression pour l’amener comme sport de démonstration. «La fédération allemande pousse depuis un certain temps pour l’amener aux Jeux Olympiques, il faut donc former des jeunes d’ici là», explique Jean Saucier.
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