L’AFESH remise en question

La représentativité de l’Association facultaire des étudiant-e-s en sciences humaines (AFESH) est à nouveau contestée par certains de ses membres. S’ils ne la reconnaissent plus lors du référendum se déroulant du 23 au 30 novembre prochain sur Omnivox, cette association pourrait connaître le même sort que l’AFESPED*.

Neuf mois après un premier référendum, les membres de l’AFESH devront encore se prononcer sur la représentativité de l’Association à la fin du mois et par le fait même, sur l’avenir de celle-ci.

Ce nouveau vote a été enclenché suite au dépôt d’une pétition lancée par le même groupe d’étudiants qu’au printemps dernier. Le document en question a été signé par 370 membres de l’Association.

Bertrand**, un étudiant de l’AFESH, appuie cette démarche. «J’ai l’impression [qu’à l’AFESH] les intérêts politiques priment sur l’éducation,» affirme-t-il. Selon lui, il y a un nouveau référendum parce que le «même écœurement [qu’au printemps]» règne toujours chez des membres en raison d’une «négation de la pluralité» à l’AFESH.

Si les membres de l’Association jugeaient que l’AFESH ne les représente plus adéquatement, celle-ci ne serait plus reconnue par l’UQAM. Elle pourrait perdre ses locaux, sa délégation auprès de certaines instances universitaires comme le Comité à la vie étudiante ainsi que des contrats d’assurance collective.

Leçons du passé

À l’issue du référendum du 20 mars 2015, 1553 membres ont estimé que l’AFESH représentait leurs intérêts alors que 1000 de leurs camarades pensaient le contraire.

À la lumière de ces résultats, l’Association a mis sur pied le Comité sur l’inclusivité pour favoriser la représentation de tous ces membres. Bertrand estime que cela n’a pas réglé le problème de représentativité en ce qui a trait aux assemblées générales. «On observe encore les mêmes tricheries qu’au printemps pour détourner les AG,» remarque-t-il.

La secrétaire à l’information de l’AFESH, Esther Paquette, souligne cependant que des changements profonds prendront du temps. «À court terme, c’est difficile d’avoir des changements importants parce que l’AFESH est une grande structure et il y a des grandes questions qui sont posées,» explique-t-elle.

Précédent

Un autre référendum s’est tenu au printemps au sein de l’AFESPED. 52% des membres votant ont jugé que l’AFESPED ne les représentait plus et celle-ci s’est dissoute. Les cinq associations modulaires de l’ex-AFESPED font face à certains défis, selon la co-coordonatrice générale de l’Association des baccalauréats interdisciplinaires des champs d’études politiques (ABICEP), Claudia Feuvrier. «Les membres nommés par les modules pour être sur les instances de l’UQAM ne sont pas redevables envers les membres, indique-t-elle. Pour qu’ils le soient, il faut consensus sur un mandat entre les cinq modules, ce qui est quasi-impossible,» déplore l’étudiante.

La participation à la démocratie étudiante se porte cependant mieux au sein des associations modulaires, observe Claudia Feuvrier. «L’ABICEP compte environ 300 membres et environ 120 viennent aux assemblées. C’est un taux de participation énorme. Les gens sont plus à l’aise de s’exprimer et c’est plus convivial,» remarque-t-elle.

Si des étudiants comme Bertrand ne se sentent pas représentés adéquatement au sein de leur association facultaire, Claudia Feuvrier pense qu’il y a des leçons à tirer de l’expérience des modules de l’ancienne AFESPED. «Il faut décentraliser les associations facultaires pour donner plus de poids aux membres à travers les modules et favoriser l’inclusivité.»

* Association facultaire des étudiant-e-s de science politique et de droit

** Bertrand est un pseudonyme utilisé pour protéger l’identité de l’étudiant

Photo : Alexis Boulianne

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *