Le rêve uqamien

L’UQAM se classe grande première des universités francophones de Montréal au palmarès du nombre d’étudiants étrangers. Pour suivre le courant, un nouveau système d’accueil répond davantage à leurs besoins.  

Dès la minute où ils mettent les pieds à Montréal, les étudiants étrangers sont maintenant pris en charge par des pairs de l’UQAM. Une nette amélioration pour ceux qui préfèrent arriver au début de l’été pour s’acclimater à la ville, comme les services de l’université n’ouvrent qu’à la fin de la période estivale. Avec une hausse d’inscription d’étudiants étrangers de 11 %, l’UQAM comptait plus de 3500 étudiants étrangers provenant de 92 pays différents à l’automne.

Les Services à la vie étudiante (SVE) de l’UQAM ont implanté un tout nouveau système d’accueil personnalisé dans le but de soutenir ces étudiants tout au long de leurs études. La conseillère à l’accueil et intégration des SVE Lysange Gervais croit primordial de mettre les étudiants en confiance dès leur arrivée. «Cette année, nous avons commencé l’accueil le 7 juillet. Ça a permis aux étudiants de nous rencontrer et de prendre contact avec Montréal et l’université. C’est plus rassurant et ça les sécurise beaucoup», déclare-t-elle.

Le système d’accueil personnalisé implique également l’embauche de plusieurs étudiants de l’UQAM, résidents de Montréal, qui sont formés comme guides et comme étudiants-ressources. «Nous avons fait le pari de miser sur l’accueil des nouveaux étudiants par des étudiants. Qui de mieux pour les accueillir?» indique Lysange Gervais. Le système a permis l’embauche de 21 étudiants guides à l’automne et de 15 pour le semestre en cours.

Les anciennes mesures d’accueil présentaient de nombreuses lacunes qui ont motivé un renouveau du système. Selon Lysange Gervais, les rencontres de groupes proposées dans le passé peinaient à répondre à la demande des étudiants étrangers lors de leur arrivée. «Lorsque les étudiants participaient aux rencontres en grands groupes, ils venaient systématiquement nous revoir pour nous poser les mêmes questions. C’est la preuve que quelque chose ne fonctionnait pas dans notre système», commente la conseillère, critique à l’endroit de ces rencontres au caractère impersonnel. Étudiant français à Montréal depuis plus de deux ans, Jean-Christian Ouilma participe activement à l’accueil de nouveaux étudiants de l’international. «Lorsque je suis arrivé à l’UQAM, la majorité de l’information que je recevais était sur papier. Maintenant, les étudiants sont encadrés individuellement et il y a un échange humain qui se crée.»

Jumelage par les pairs

Le programme de jumelage ALLO!, qui offre un système de parrainage entre les étudiants étrangers et les uqamiens, propose plusieurs activités aux nouveaux arrivants. Mis en place pour la première fois il y a sept ans, son taux de participation a également connu une hausse cette année. Le conseiller à la vie étudiante et le responsable du projet, Yannick Richer, se réjouit du gain en popularité du programme. «Il y a un écho qui se fait. Un peu comme du bouche-à-oreille. Les étudiants étrangers sont contents de leur accueil, ils en parlent à leur entourage et ça nous aide beaucoup pour le recrutement de parrains et de participants», affirme-t-il.

Bouche-à-oreille

L’étudiante française à Montréal depuis août, Eva Franc a choisi l’UQAM après avoir entendu des commentaires positifs de la part de ses amis. «Je connaissais déjà la réputation de l’UQAM avant de postuler, car un de mes amis en France a fait ses études ici, explique-t-elle. Il m’a dit que ça lui avait beaucoup plu et il s’était très bien intégré à la vie étudiante.» La professeure au Département de science politique, spécialisée en politique européenne Tania Gosselin, attribue cette popularité à la langue commune d’enseignement, aux frais de scolarité peu élevés ainsi qu’à une reconnaissance facile des crédits entre les universités. La hausse des inscriptions d’étudiants de passage risque toutefois de heurter un mur dans les années à venir. Le gouvernement du Québec a confirmé le 13 février que les étudiants français devront débourser la même somme que leurs homologues canadiens. Selon les Services à la vie étudiante, les Français représentent le plus grand taux d’étudiants internationaux à l’UQAM, avec 80 % des inscriptions. Les autres étudiants étrangers paient, quant à eux, entre 16 000 et 18 000 pour faire un baccalauréat à l’UQAM. Plusieurs sont inquiets de cette décision, dont Éva Franc. «Une des raisons pourquoi je suis venue étudier au Québec, c’est parce que c’est beaucoup moins cher pour moi. C’est certain que ce changement de loi va faire diminuer le taux d’étudiants étrangers», conclut l’étudiante.

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La hausse de 11 % d’inscription d’étudiants étrangers à l’UQAM cette année se démarque sur la scène universitaire francophone de Montréal, avec un total de plus de 3500 étudiants. L’Université de Montréal a toutefois subi une baisse approximative de 6 % des inscriptions, pour un total d’environ 3 300 étudiants, selon ses chiffres les plus récents. Les universités McGill et de Concordia ont connu, dans l’ordre, une hausse d’environ 8 % et 6,7 % de leur clientèle hors Canada.

Crédit photo : programme de jumelage de l’UQAM

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