Les étudiants de l’ESG se heurtent à une décision irrévocable de l’administration, alors qu’ils demandent une représentation au sein de certains de leurs comités facultaires.
Les quatre représentants étudiants qui siègent au Conseil académique de l’École des sciences de la gestion (ESG) ont demandé, le 26 octobre dernier, la création d’un siège étudiant sur les comités de régie, de coordination des études et de la recherche. Après un vote majoritaire des membres du Conseil académique en leur défaveur, les représentants étudiants critiquent le verdict et affirment qu’ils continueront à promouvoir leurs revendications pour améliorer la représentation étudiante des comités de l’École.
La demande émane du Conseil central de l’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion (AEESG), composé d’un représentant de chaque programme. «Ce qui est un peu inquiétant, c’est qu’on tend à épurer les comités à un point où, finalement, on se ramasse avec un groupe restreint de personnes qui exerce plus ou moins toutes les mêmes fonctions pour prendre les décisions», déplore le président de l’AEESG, Gabriel Boileau, qui siège au Conseil académique avec trois autres étudiants, 20 professeurs, chargés de cours ou autres membres de la direction. L’AEESG vise en particulier trois comités. «Le Comité de régie a des pouvoirs qui nous affectent, explique-t-il, outré. Mais ceux de la coordination des études et de recherche n’ont rien à cacher, étant donné que ce sont des comités qui n’ont aucun pouvoir.» Ces deux derniers comités ne prennent pas de décisions indépendantes.
Le Comité de régie, composé de membres de la direction, gère notamment les ressources financières. «Il ne traite pas de dossiers académiques. Une présence étudiante à ce comité ne nous semble donc pas justifiée, explique le doyen de l’ESG, Stéphane Pallage. Je précise par ailleurs qu’aucun comité de régie à l’UQAM n’a de siège étudiant.» Il n’y a en effet pas de siège réservé aux étudiants pour l’ensemble des facultés qui possèdent un comité de régie.
La contribution des étudiants aux débats académiques de l’ESG est précieuse, nuance Stéphane Pallage, en rappelant que les instances de l’École comme le Conseil académique et les comités de programmes sont des lieux adéquats pour de tels débats. Alors que le budget de l’École devrait, selon le règlement numéro deux de l’UQAM, être présenté en Conseil académique, il est présenté au Comité de régie, aux dires de l’étudiant. La direction ne joue donc pas franc-jeu avec les règlements des instances, pense-t-il. Chaque fois que l’AEESG a demandé un compte-rendu des activités du comité, le processus était compliqué. «On ne peut pas commencer à se soustraire aux règlements politiques parce qu’ils ne font pas notre affaire, critique Gabriel Boileau. Dans une société, ou dans un minimum d’organisation sociale, il y a des règles de fonctionnement et elles doivent être appliquées et suivies par tout le monde.» La direction de l’ESG n’a pas répondu aux questions du Montréal Campus sur l’adoption du budget au Comité de régie. L’AEESG demande toujours des explications et souhaite obtenir les sièges requis afin d’avoir «une gestion participative et plus inclusive», comme le demande la lettre ouverte cosignée par les associations étudiantes de l’ESG.
Selon Gabriel Boileau, les ressources financières ainsi que matérielles concernent les étudiants. Il ajoute que l’AEESG ne souhaite pas avoir un siège afin de dicter où les ressources devraient aller. L’association désire plutôt avoir une voix afin d’y pointer les enjeux importants aux yeux des étudiants qui pourraient être oubliés par la direction. En guise d’exemple, il soulève le problème du petit nombre de responsables de stage à l’ESG. Comme la majorité des étudiants doivent suivre ces formations hors université, Gabriel Boileau aimerait pouvoir en discuter devant le Comité de régie.
Le doyen de l’ESG justifie le refus de la demande des étudiants. «Ne pas ajouter d’étudiants sur d’autres comités est une décision démocratique du Conseil académique.», rappelle-t-il. Il affirme que les membres doivent accepter le verdict du scrutin, puisqu’il s’agit d’une instance démocratique.
En comparaison, la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAECUM) réussit chaque année à faire siéger des représentants étudiants sur environ 100 comités. En citant cet exemple, Gabriel Boileau affirme que le débat actuel de l’AEESG mérite qu’on s’y attarde pour le bien des futurs étudiants.
Démocratie variable
La représentation étudiante varie beaucoup d’une faculté à l’autre tout comme la composition du Conseil académique. Quatre des sept facultés de l’UQAM ont quatre représentants étudiants sur ce conseil. Les facultés des sciences, des sciences de l’éducation et des sciences humaines font office de cancres en la matière avec dans l’ordre, trois, deux et aucun étudiant sur leur Conseil académique. La Faculté des sciences de l’éducation est par contre la seule de l’université à avoir des étudiants sur ses comités de la recherche et des études.
Alors que l’AEESG crie haut et fort son mécontentement par rapport au peu de place que l’École laisse aux étudiants, l’Association facultaire des étudiants en sciences humaines (AFESH), quant à elle, délaisse les sièges qui lui sont offerts par sa faculté. Toutefois, leur décision va dans le même sens que les revendications de l’AEESG. «Les étudiants n’ont pas un vrai pouvoir décisionnel, ils sont deux pour 15 professeurs», s’insurge un membre du Comité exécutif de l’AFESH. Le comité ajoute qu’il est d’avis que les membres de la direction se servent de la présence d’étudiants afin de «passer ce qu’ils veulent au Conseil», ce qui «légitimise leurs décisions». Cette raison a poussé les membres de l’AFESH à démissionner du Conseil académique, auquel ils siégeaient auparavant. Lors de l’assemblée générale de cette association étudiante, 18 avril dernier, les étudiants pouvaient se présenter afin d’occuper l’un des sièges vides au Conseil académique, mais aucun ne s’est manifesté.
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