Le recteur inquiet

Le recteur de l’UQAM Robert Proulx a a profité de sa tribune, le 5 novembre, pour dénoncer les coupes du gouvernement Couillard et faire un appel à la solidarité.

Devant les gens rassemblés à l’auditorium du pavillon Judith-Jasmin ou connectés en ligne, le recteur a pris position contre les coupes massives dans le système d’éducation public, craignant l’établissement d’un système universitaire à deux vitesses. Il a également profité de son discours pour tendre la main à la communauté uqamienne afin de faire face aux difficultés des prochains mois. Certains représentants ont toutefois critiqué ses promesses.

«Coiteux, qu’est-ce que vous avez contre l’UQAM?», s’est exclamé Robert Proulx, incrédule face aux coupes que le gouvernement Couillard prévoit infliger au réseau universitaire. Bien qu’il se dise sensible à la saine gestion des finances publiques, la solution ne réside pas selon lui dans des coupes unilatérales. «Je préfère la prospérité à l’austérité, et je ne suis pas convaincu que l’atteinte de la première passe par la deuxième», explique le recteur. Selon lui, ces compressions risquent de créer un système universitaire à deux vitesses. «Les Universités du Québec ont été créées afin de permettre un accès à l’enseignement supérieur. Le projet de loi 15 place la moitié des universités québécoises sous l’égide des comptables du gouvernement, ce qui nous désavantage au profit des établissements privés», dénonce-t-il.

Robert Proulx, ainsi que les autres recteurs du réseau UQ, comptent demander l’exclusion de leurs universités du prochain projet de loi, qui prévoit un gel des effectifs du secteur public. L’université pourrait être dans l’impossibilité d’engager du personnel, même si le nombre d’étudiants augmentait. Le recteur craint que le projet de loi 15 restreigne la liberté académique de l’UQAM. «Une université, ce n’est pas là pour faire de l’argent. Je ne suis pas et ne serai jamais un fonctionnaire du gouvernement», affirme-t-il.

Le recteur a également appelé à une plus grande solidarité au sein de l’université. «Nous devons surmonter les clivages afin de faire face aux défis», explique-t-il. Robert Proulx souhaite améliorer le milieu de vie et ancrer l’UQAM dans son milieu.

Scepticisme

Maude Authier-Pigeon, membre du comité exécutif de l’AFEA, n’a pas été impressionnée par le discours qu’a tenu le recteur. «C’était très vague. C’était de bonne foi mais ça ne disait pas grand-chose», note-t-elle. La jeune fille ne croit pas que ces paroles soient suffisantes. «Je crois en ses intentions de défendre l’UQAM, mais je ne suis pas certaine qu’elle dépassent les mots», dénonce-t-elle. Le professeur de mathématiques à l’UQAM François Bergeron a suggéré une plus grande implication des recteurs pour dénoncer les coupes. «Pourquoi ne les voit-on pas marcher au premier rang des manifestations?», questionne-t-il. Maude Authier-Pigeon partage son avis. «Les recteurs devraient sortir dans la rue et démonter leur appui», affirme-t-elle.

Robert Proulx a affirmé être un recteur à l’écoute. Une déclaration que nuance Maude Authier Pigeon. «Il est vrai qu’il a multiplié les consultations, mais nous ne savons pas comment il en interprète les conclusions et avons vu peu de résultats jusqu’à présent», remarque-t-elle. Tout le monde est d’accord sur un point: les mois à venir seront parmi les plus difficiles de l’histoire de l’UQAM.

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