Over your dead body

Over your dead body, présenté dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma, est une adaptation originale de la pièce de théâtre classique japonaise Yotsuya Kaidan, une tragédie qui a été adaptée de nombreuses fois auparavant au cinéma.Ce nouveau long métrage peut être perçu comme un hommage aux vieux films d’horreur japonais, ceux qui ont brossé le portrait d’une société radicalement patriarcale, à l’époque des samouraïs.

Le réalisateur de Ichi The Killer composeun pastiche stylisé à la violence toujours aussi perturbante. Il met en scène des personnages masculins tyranniques, cruels et misogynes, ainsi que des femmesesclaves au regard toujours rivé vers le sol et au visage larmoyant. Ajoutez à cela des fantômes à l’esprit vengeur, dont la vocation est de punir les monstres qui ne respectent pas l’égalité des sexes. Takashi Miike se démarque de ses prédécesseurs en campant son récit à l’ère du 21e siècle.

Deux acteurs en couple se font offrir les rôles de la célèbre pièce de théâtre intitulée Yotsuya Kaidan.Au fil du tournage, leur relation se rapproche étrangement de celle des personnages théâtraux qu’ils incarnent. Tellement qu’il est désormais très difficile pour eux de distinguer la fiction de la réalité.Takashi Miike a toujours été un cinéaste violent. Une violence physique exagérée, mais qui puise sa vraie puissance dans le biais des déviances psychologiques despersonnages. Leurs comportements irrationnels, ainsi que leur manque de moralité, en font des êtres perturbants et souvent traumatisants. Peu importe les ambitions personnelles du cinéaste, il semble exposer avec chacun de ses films un portrait peu flatteur à l’endroit des mœurs de son pays d’origine. Fidèle à son habitude, ses ambiances déjantées et particulièrement déstabilisantesincitent souvent à détourner les yeux. D’autant plus que la cruauté émanant de certaines séquences peut s’avérer très frustrante, lorsque des hommes autoritaires s’en prennent à des personnages féminins extrêmement faibles. À noter que le cinéaste respecte sa célèbre tradition en réservant aux téléspectateurs une scène d’automutilation horrifiante à souhait.

L’effet Takashi Miike se fait sentir jusqu’au dénouement, qui malgré son imprévisibilité, s’avère gravement décevant. Étonnant de la part d’un cinéaste reconnu pour sa spontanéité du sordide, ici très faible en fin de parcours. L’hommage au Brazil de Terry Gilliam manque de subtilité, et prend les allures d’une copie risible.

 

3/5

Over yourdead body, Takashi Miike, Japon, 93 minutes, présenté dans le cadre du Festival du Nouveau Cinéma.

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