Dix artistes distincts dans le bain

Le Bain Mathieu présentait du jeudi 2 octobre au dimanche 5 octobre l’exposition Dix artistes dans le bain : Les amis d’Édouard. Sans aucune thématique précise, c’est la richesse et le patrimoine artistique québécois qui étaient au cœur du projet.

Dans une ambiance très intime et sobre, les œuvres sont disposées sur les murs du Bain Mathieu. Rapidement, l’œil est attiré vers des tableaux plus colorés et épurés. Des artistes comme Paule Lévesque, Tania Lebedeff et Vincent-Olivier Gagnon se démarquent et exposent des œuvres toutes en contrastes.

«J’adore la couleur, c’est un des moteurs de ma vie et de mon art,» explique Paule Lévesque, qui travaille avec de l’acrylique fluide, plus liquide que d’autres types de peinture, ce qui donne un résultat où les œuvres trouvent leur force dans la transparence et l’intensité des teintes. Violet et orange, bleu et rouge ou encore magenta et vert sont des exemples de contraste que l’artiste adore peindre. «C’est une question d’organisation, mais ça reste du hasard», explique-t-elle, décrivant les formes abstraites qui composent ses toiles.   

Les œuvres exposées au Bain Mathieu offrent une belle diversité. Jean-Maurice Gélinas, notamment, présente des tableaux réalistes à message social tel qu’une version contemporaine du classique de 1930, American Gothic de Grant Wood. On reconnaît le couple de fermiers sur leur terre, l’artiste revisite la toile en reprenant les personnages devant un paysage urbain en destruction. 

Dans un coin sombre du Bain Mathieu, des éléments fluorescents se distinguent du travail plus conventionnel de certains. C’est l’artiste Vincent-Olivier Gagnon qui expose, entre autres, l’œuvre Montréalité, inspirée directement d’un poème d’Éric Vigneault qui apparaît sur une géante toile orangée à la verticale. «J’adore jouer avec la fluorescence. Je viens du domaine musical, j’y emprunte donc des références et je travaille avec la vibration des couleurs », confie l’artiste, avouant aussi aimer travailler avec des couleurs de base.

Tout près sont exposées les œuvres de Tania Lebedeff, dans lesquels la pureté, l’espace et le blanc font partie intégrante de la démarche artistique de l’artiste. «Je cherche à augmenter les contrastes, à simplifier. Je veux emmener l’œil à quelque chose de plus décidé, même si on a énormément de place pour l’imagination.» Unique, le travail de cette peintre est précis et laisse effectivement une grande place à l’interprétation.

Bien qu’aucun fil conducteur ne guide les dix artistes dans le bain, le mélange de plusieurs genres est visuellement fascinant. Disposées efficacement de façon à ce que les œuvres contrastées et colorées se trouvent près d’œuvres plus sobres et ressortent d’autant plus du lot, on a l’impression lorsqu’on passe d’un artiste à l’autre, de changer d’univers, contrairement à une exposition thématique qui impose un thème.   

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *