La fin d’un chapitre

En septembre 2011, j’étais loin de me douter que j’allais passer le plus clair de mon bac dans le local orange-douteux du Montréal Campus. À l’époque, je désirais une place au journal tout en rêvant du café et des beignes à volonté. Trois ans plus tard, l’envie de pâtisserie m’est passée, mais je garderai toujours en mémoire cette année marquée par le goût spécial de notre café.

J’achève désormais mon mandat à la tête de la section des Artiss, comme on se plait à l’appeler. J’ai fait mes premières armes au sein de ce journal qui, je l’espère, a encore une longue vie devant lui. Durant deux sessions, des collaborateurs de talent ont mis leur plume au service de la Culture. De l’art funéraire aux danseurs orientaux, en passant par le festival Pop Montréal, je lève mon chapeau bien bas à tous ceux qui ont consacré des heures interminables à la section.

Bon an, mal an, j’ai passé au peigne fin cette culture qui me fait tant vibrer. Cette année encore, notre bonne étoile n’a pas pali, je peux l’assurer sans gêne. Le succès de nos cinéastes retentit jusqu’à Hollywood. Arcade Fire, Dead Obies, les soeurs Boulay… les nouvelles têtes d’affiches côtoient les plus grands noms sous les projecteurs. Sans oublier le meilleur et le pire du petit écran québécois (hum hum, Les jeunes loups).

Loin de moi l’idée d’être défaitiste, mais j’entrevois pourtant un avenir peu reluisant. J’imagine bien mal la culture se tailler une place de choix au sein du gouvernement libéral. Mais nos artistes ont toujours réussi à innover avec les moyens du bord. Mon petit doigt me dit qu’on risque encore d’être surpris. En un an, on a vendu du café parfois délicieux, parfois infect, mais concocté avec amour (la plupart du temps). Huit aspirants journalistes se sont séparé corrections, sujets et shifts de beignes avec la signature unique du Campus. Veiller tard dans le local perdu au fin fond du corridor n’aura jamais été aussi plaisant. Non, nous ne sommes pas une association étudiante. Et nous ne prenons pas Interac, tenez-vous le pour dit.

Le temps est maintenant venu de clore ce chapitre. Je vois cette fin comme un bon livre que l’on vient de terminer, laissant en tête un agréable souvenir et une immense nostalgie. J’ai déjà hâte au tome suivant pour voir ce que la vie réserve à ce journal − à notre journal. Montréal Campus, tu as été la source de nombreuses nuits blanches, mais surtout de fierté. Le Montréal Campus est mort, vive le Montréal Campus !

Marion Bérubé
Chef de pupitre Culture
culture.campus@uqam.ca

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