Se réapproprier son université

Dénonçant notamment le nouveau Plan directeur immobilier (PDI) et les dérives sécuritaires à l’UQAM, quatre associations étudiantes ont tenu une journée de grève interne le 2 avril dernier, suivie d’une manifestation contre l’austérité du gouvernement le 3 avril. Exécutées de manière pacifique, les activités de contestation ont mobilisées une horde d’étudiants contrariés.

«Les étudiants ont décidé qu’il était temps de tenir une journée de grève pour l’ensemble des enjeux internes avec lesquels on a litige face à l’administration de l’UQAM», a résumé le membre de l’exécutif de l’AFESPED, Francis Picard-Dufresne. La majorité des membres de l’AFESH, l’AFESPED, l’AFEA et l’AFELC s’étaient au préalable positionnée en faveur de cette levée de cours en assemblées générales. Les dénonciations étaient nombreuses : marchandisation des cycles supérieurs, vidéosurveillance, PDI. «Heureusement, les associations étudiantes ont été capables de s’allier et de reconnaître leurs luttes communes», s’est réjouit la membre de l’exécutif de l’AFESH, Louisa Worrell.

En début de journée, les étudiants ont d’abord menées des actions de perturbation contre le plan directeur immobilier. Selon Louisa Worrell, il s’agit d’un combat particulièrement important pour l’AFESH puisque le réaménagement impliquerait de relocaliser le département de psychologie au campus Ouest de l’Université. «Les programmes de psychologie représentent 20 à 25% des membres de l’AFESH, a-t-elle vivement déploré. Le PDI diviserait nos membres. C’est plus difficile d’être au courant de ce qui se passe dans ton association facultaire quand tu étudies sur un autre campus.»

Les manifestants ont bloqués l’accès au pavillon Athanase-David (D) par solidarité envers les négociations collectives du Syndicat des étudiants et étudiantes employées de l’UQAM (SETUE), en pleine négociations. Venu participer à la manifestation, l’étudiant au certificat en scénarisation Alexis Ross désirait appuyer le syndicat. «Les négociations du SETUE concernent tous les étudiants dans la mesure où ces gens-là font fonctionner l’université dans laquelle on étudie, a-t-il soulevé. Si on veut qu’ils puissent fournir des services adéquats, c’est important qu’ils aient des conditions de travail décentes.»

La dernière action de la journée visait à dénoncer ce que les associations étudiantes ont décrit comme une dérive sécuritaire à l’Université. «Il a été prouvé que la présence des caméras de surveillance ne réduit pas la criminalité. Pourquoi installer deux fois plus de caméras dans les dernières semaines alors ? Ça n’a aucun sens», s’est enflammée Louisa Worrell. L’étudiant Alexis Ross était du même avis. «C’est particulièrement fatiguant de se faire filmer sans arrêt pour aucune raison. Je ne vois pas pourquoi l’administration devrait surveiller tout ce qu’on fait», a-t-il critiqué.

Dans l’ensemble, les manifestations et les levées de cours se sont déroulées sans incident majeur. «On est plutôt contents de la participation des gens», a mentionné Francis Picard Dufresne de l’AFESPED. De son côté, Alexis Ross s’est surtout réjouit de la conscientisation des étudiants face aux dérives administratives de l’UQAM. «Il y a des choses sur lesquelles les étudiants devraient avoir un plus grand droit de parole, a-t-il martelé. C’est ça le but d’une journée de grève : défendre nos intérêts et les causes communes aux autres organisations de l’UQAM.»

Manifestation nationale

Les même associations uqamiennes, ainsi que l’ADESSE, ont également tenu une journée de grève le 3 avril afin de participer à la manifestation nationale contre l’austérité organisée par l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE). Dénonçant notamment les coupures du Parti québécois dans les services publics, des milliers d’étudiants de niveau collégial et universitaire se sont rassemblés vers 14 heures à la place Émilie-Gamelin, avant de poursuivre leur marche dans les rues du centre-ville. Déclarée illégale par les autorités, la manifestation a mené à l’arrestation de 4 personnes.

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