Charte de la discorde

L’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH) s’est associée à la manifestation contre la Charte des valeurs québécoise du 20 octobre dernier. Cette décision survient alors que l’AFESH s’est positionnée contre la Charte en assemblée générale au mois de septembre, sans toutefois avoir l’autorisation de faire la promotion de l’évènement.

Le 18 septembre dernier, l’AFESH-UQAM a adopté à l’unanimité une motion «contre le racisme et le sexisme» de la Charte des valeurs québécoises. «La Charte vise à mousser le populisme identitaire péquiste, a critiqué la secrétaire aux affaires externes, Louisa Worell. Ça leur permet aussi de camoufler les mesures d’austérité imposées par le gouvernement Marois.» Lors de l’assemblée générale, une trentaine d’étudiants se sont positionnés sur le sujet. «Le quorum nous donne la légitimité de prendre position», a justifié l’adjointe à l’exécutif de l’AFESH-UQAM, Florianne Philippe-Beauchamp. Selon l’étudiante en communication et ancienne membre de l’AFESH, Virginie Mikaelian, le Québec doit se défaire de cette peur d’être assimilé. «Le débat de la Charte est important, mais ne doit pas camoufler le reste des enjeux sociaux», a ajouté l’étudiante.

Selon le procès verbal de l’assemblée, l’AFESH-UQAM a perdu le quorum après avoir voté cette motion et s’est trouvée dans l’impossibilité de voter d’autres résolutions. Même si elle s’est positionnée contre la Charte, l’Association n’a pas adopté la proposition qui lui permettait de faire la promotion de la manifestation du 20 octobre contre la Charte des valeurs québécoises. Une page Facebook a néanmoins été créée pour annoncer la manifestation et vendredi dernier, des étudiants ont distribué des tracts à l’entrée du métro pour annoncer l’évènement. Aucun étudiant de l’AFESH contacté par le Montréal Campus n’a néanmoins voulu se prononcer sur le sujet.

La participation de l’AFESH-UQAM à la manifestation s’est inscrit dans une série de mesures contre la Charte des valeurs québécoises. L’AFESH a incité les autres associations étudiantes, dont l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) à se prononcer contre la mesure du gouvernement péquiste. «L’ASSE n’a aucune position sur la Charte, mais nous avons reçu plusieurs propositions sur le sujet, a affirmé le Secrétaire à l’information, Lazlo Bonin. Ça risque d’être abordé à notre prochain congrès.»

Une colère persistante

Outre l’AFESH-UQAM, le Collectif Québécois contre l’islamophobie et les organismes Solidarité Sans Frontières et No One Is Illegal Montréal ont participé à cette mobilisation. «D’autres associations étudiantes collégiales étaient présentes à la manifestation, a remarqué Virginie Mikaelian. C’est un enjeu qui les intéresse et les concerne.» L’Association des étudiants gradués de Concordia a également pris la rue. L’étudiante a ajouté que les étudiants sélectionnent leurs interventions politiques en fonction de valeurs qui leurs tiennent à cœur. Ce troisième rassemblement anti-Charte a attiré un peu plus d’un millier de manifestants dimanche dernier.

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