Au pays des contes pas si merveilleux

Encore peu connu, le Québécois Jean-Claude Irving Longin s’est frotté à l’exercice des contes avec 32 contes explosifs, cruels, sexy et… déglingués, des récits contemporains à en faire rougir Walt Disney. Oubliez les gentilles fées et les princes charmants sur leur cheval blanc. Chez Irving Longin, on croise une femme à barbe, un Prince adepte de la noyade, une fée beaucoup trop susceptible et un moine fanatique de l’Inquisition, pour ne citer qu’eux.

Surprenant, mais l’auteur nous prévient dès le début que ce texte n’est pas fait pour « les cerveaux reptiliens ». Ne me considérant pas de la sorte, j’entamais la lecture de ces contes avec enthousiasme, mais j’ai rapidement été déçue. Il semblerait qu’Irving Longin associe histoires drôles et originales avec écriture médiocre où fautes de ponctuation et d’orthographe hérissent le poil de tout amoureux de la langue française. Les histoires sont sans queue ni tête. Jean-Claude Irving Longin semble constamment dépassé par son imagination et son envie de déranger. La symbolique sexuelle des contes est ici exploitée à son paroxysme et glisse rapidement dans la caricature.

L’auteur mêle les époques tout au long du récit. Ce pourrait être drôle, mais c’est amené si maladroitement que l’effet comique perd son impact. On pourrait sourire en découvrant des vampires transylvaniens qui s’amusent à organiser une soirée Twilight où toute le Jet Set est convié, de Céline Dion à Lady Gaga, mais le lecteur reste finalement sur sa faim.

Dommage, car Jean-Claude Irving Longin a du potentiel et certaines histoires reflètent intelligemment le désespoir et la solitude humaine, comme Pipe boy et gogo girl, un couple hors du commun qui travaille au salaire minimum. On est dans le trash, mais après tout, la vie n’est pas un conte de fées et c’est certainement ce qu’Irving Longin souhaite souligner. La vie parfaite avec des oisillons qui chantent et des nains qui font le ménage, plus personne n’y croit depuis des décennies.

32 contes explosifs, cruels, sexy et… déglingués, Jean-Claude Irving Longin, Éditions Édipade.com, 2012, 350 pages.

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