Django : une vengence déchaînée

Quentin Tarantino s’est gâté cette année pour Noël en se cuisinant un Western Spaghetti à la sauce américaine, bien saignant : Django Unchained. L’attente qui accompagne toujours une sortie de Tarantino a valu la peine. Le résultat est le récit de Django (Jamie Foxx), un esclave libéré de ses chaînes par un dentiste recyclé en chasseur de prime, le Dr King Schultz (Christoph Waltz), qui fait de Django son associé. Rapidement, leur objectif commun devient celui de Django : libérer sa femme des griffes d’un puissant propriétaire de plantations, Calvin Candie (Leonardo DiCaprio). Rappelant le scénario d’Inglourious Basterds, c’est à travers une duperie méticuleusement élaborée que le duo improbable tentera d’arriver à ses fins.

La distribution très riche nourrit grassement l’intrigue, alors qu’on se délecte de la prestation de Christoph Waltz, avec ses répliques sophistiquées pour un personnage qui, comme lui-même le mentionne, ne s’exprime pas dans sa langue maternelle. On apprécie voir les rôles inversés, c’est-à-dire Waltz dans le rôle du gentil et DiCaprio dans le rôle du gros méchant loup. Encore une fois, Tarantino réussit à nous tenir en haleine avec des dialogues calculés au silence près, dans des scènes vibrantes de tensions.

Dans un parfait équilibre entre l’épique et le cheesy, Hip hop, western et ballades se mêlent pour former une trame sonore qui installe bien l’ambiance. Rempli de clins d’œil aux vieux films western, avec son scénario de damoiselle en détresse, sanglant, cinglant, Django Unchained est très certainement déjà un classique. Dommage que certaines critiques s’arrêtent sur le fait que le film traite de l’esclavagisme des Noirs pour le condamner des dizaines de soi-disant faux pas commis par Tarantino. Comme quoi il est clair par ces réactions qu’il ne faut pas toucher au plus grand tabou de l’histoire des États-Unis, par peur de froisser ceux qui n’assument pas cette page noire, ou plutôt cette encyclopédie en 52 tomes, de l’histoire occidentale.

Django Unchained de Quentin Tarantino, à l’affiche depuis le 25 décembre

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