Professeurs, associations étudiantes et recteurs dénoncent les coupures de 124 millions de dollars dans les finances universitaires, à la suite de la deuxième rencontre préparatoire en vue du Sommet sur l’éducation supérieure, les 13 et 14 décembre.
Cette mesure du gouvernement péquiste, effective dans les quatre prochains mois, est «totalement irresponsable» selon la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) Martine Desjardins.
La FEUQ blâme d’ailleurs la direction des universités pour avoir manqué de prévoyance. «Les administrations universitaires n’ont pas fait leur travail à la base, affirme Martine Desjardins. Plusieurs administrations avaient créé leur budget en fonction de la hausse des frais de scolarité. Elles ont fait preuve de peu diligence dans leur gestion des fonds publics.»
Le bras de fer se poursuit entre les étudiants et la Conférence des recteurs et principaux d’universités du Québec (CREPUQ), qui continue de décrier le manque à gagner de 600 millions de dollars des universités. La FEUQ estime toutefois que celle-ci est incapable de démontrer avec précision où iraient ces fonds. «Nous pensons qu’il s’agit plutôt un mal financement, une mauvaise façon des administration de gérer l’argent», continue Martine Desjardins.
Tous les acteurs s’entendent toutefois sur la nécessité de l’élimination de l’endettement étudiant et la refonte du programme d’aide financière aux études lors de la plus récente rencontre qui portait sur l’accessibilité aux études.
Indexation, gel ou gratuité
Pour la Fédération, la question des droits de scolarité semble quant à elle toujours dans une impasse. Le gouvernement péquiste maintient sa volonté de les indexer au coût de la vie, malgré la position de gel adoptée par la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la FEUQ.
L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) se range derrière la fédération universitaire dans sa demande d’annulation de l’indexation, avec un bémol toutefois. «Nous allons plus haut que le statut quo du gel des frais de scolarité, fait valoir le porte-parole Jérémie Bédard-Wien. Le gel n’est pas un projet de société, c’est un compromis de deux visions.»
La promesse d’un possible réinvestissement de 696 millions $ dans les universités annoncée par le ministre Pierre Duchesne a brouillé les cartes jeudi dernier selon l’ASSE. «C’est très paradoxal. Il fait miroiter des sommes fabuleuses sous promesse d’entente et décrète des coupures qui affectent les universités à hauteur de 124 millions de dollars», déclare Jérémie Bédard-Wien.
Une troisième rencontre thématique est prévue sur le financement et la gouvernance avant le Sommet sur l’enseignement supérieur de février. Parmi ses revendications, la FEUQ demandera la création d’une commission d’évaluation indépendante des universités.
Crédit photo: Archives Montréal Campus
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