Reine moderne, mais sans plus?

Le 16 novembre dernier avait lieu la première de la pièce Christine, la reine-garçon au Théâtre du Nouveau Monde (TNM). L’histoire nous présente Christine, interprétée par Céline Bonnier, reine de Suède et garçon manqué, qui plutôt que de succomber à la pression que lui fait la cour de se marier, préfère se consacrer à l’érudition. Indépendante, mais à la fois fragile, c’est un personnage empreint de dualité qu’a voulu dépeindre l’auteur de la pièce, Michel-Marc Bouchard, artiste en résidence du TNM en 2011.

Cette pièce classique donne parfois lieu à des interprétations presque caricaturales de chaque personnage, et c’est d’une oreille incertaine qu’on écoute les vingt premières minutes. Conseillé par Descartes quant au désir de comprendre ses sentiments pour sa dame de compagnie Ebba (Magalie Lépine-Blondeau), le personnage de Christine prend ses nuances et nous présente les scènes les plus intéressantes à travers cet amour inconcevable pour l’époque.

Le jeu est juste. Les décors et costumes, principalement noir et blanc, nous rendent bien la Suède froide et austère d’autrefois. Cependant, pour une pièce mettant en scène des thèmes très actuels comme l’homosexualité, l’individualisme et le féminisme, on en ressort avec une espèce de sentiment de ni chaud, ni froid, et il est difficile de savoir pourquoi. Le public plus âgé a d’ailleurs semblé mieux répondre à la pièce durant la représentation, trouvant sans doute les dialogues et la thématique plus audacieux.

La semaine précédant la première, on a vanté les mérites de l’actrice principale, Céline Bonnier, dans à peu près tous les journaux. On en vient finalement à se demander si notre intérêt pour telle pièce aurait été aussi marqué avec des acteurs peu connus.

Christine, la reine-garçon, mise en scène de Serge Denoncourt, du 13 novembre au 8 décembre au TNM

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