En 2044, le voyage dans le temps n’a pas encore été inventé, mais en 2074, si. Les Loopers sont des tueurs à gages qui exécutent des cibles envoyées du futur. Joe en est un. Il est interprété à la fois par le nouveau Heath Ledger, Joseph Gordon-Levitt (The Dark Knight Rises, 500 Days of Summer), et l’homme à trois émotions, Bruce Willis (dont il est inutile de citer la filmographie). Ils incarnent Joe à 30 ans d’intervalle.
Les impressionnants effets de maquillage ainsi que l’interprétation de Joseph Gordon-Levitt, qui imite Willis, rendent crédible leur ressemblance improbable. C’est à travers une trame narrative réfléchie et enrichie de palpitantes complexités que l’on suit les deux Joe. Dans une course contre la montre, ils tentent de recoller les pièces du casse-tête temporel qui dépeint leurs deux vies, celle de 2044 et celle de 2074.
Nous sommes témoins des déchéances du style de vie d’un looper, tous dirigés par une mafia spatio-temporelle. Le Joe de Gordon-Levitt fera éventuellement des rencontres qui changeront drastiquement son parcours, notamment celle d’un garçon nommé Cid. On ne sait pas ce qui est le plus troublant entre la profondeur du personnage et l’interprétation prenante qu’en fait le très jeune acteur Pierce Gagnon. L’histoire prend alors une tournure dramatique, alors qu’on comprend le rôle des principaux protagonistes. On a beau formuler notre propre hypothèse, le dénouement surprend, et ne laisse pas indifférent.
Looper est finalement une œuvre touchante et pleine d’action sur les désirs égocentriques et profonds de faire les bons choix pour protéger nos êtres aimés. Ceux qui ont aimé Drive (2011) apprécieront une même sensibilité chez des personnages déchirés et confrontés à des décisions qui leur seront cruciales dans un combat contre leur déterminisme. Même pour les sceptiques fatigants qui trouvent toujours des incohérences dans les films de voyage dans le temps, un film à voir absolument.
Looper, Rian Johnson, à l’affiche depuis le 28 septembre
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