Une coiffeuse se fait enlever par des extra-terrestres venant d’une planète quasi identique à la nôtre et se voit forcée de porter le droit à la satisfaction capillaire au rang de droit universel. Déjà, avec pareil sujet, on sourcille. C’est un premier roman de Caroline Allard, mais l’auteure des Chroniques d’une mère indigne et Pour en finir avec le sexe nous a prouvé par le passé qu’elle pouvait parler sans gêne et utiliser le sarcasme à bon escient. D’ailleurs, on peut tous se reconnaître dans le narcissisme qui nous pousse souvent à placer nos petits problèmes en tête de liste. Que nous nous sentions concernés ou non par les problématiques de cheveux…
D’abord craintif que l’approche soit un peu trop facile et que le style et les personnages familiers nous fassent basculer dans un mauvais roman jeunesse, on finit, malgré soi, par y prendre goût. En quelques jours, la lecture est terminée. Ce n’est certes pas le roman de l’année, mais lorsque pris au second degré, le style est drôle, simple et léger.
L’aspect loufoque d’Universel Coiffure reste cependant à prendre ou à laisser. Une satire de la société québécoise tombe vraiment à pic, mais on peut commencer à ressentir une certaine écoeurantite quant à l’utilisation de Jean Charest ou de Jean-Luc Mongrain. Quelqu’un de trop blasé ou de peu concerné par le paysage politique et médiatique québécois pourrait fort ne pas y trouver son compte. C’est pourtant la justesse de ces caricatures et des parallèles établis entre réalité et fiction qui fait que l’on arrive à digérer le vulgaire parfois inutile de ce roman. Avec une telle histoire centrée sur la névrose humaine et la chevelure, il faut réussir à faire le vide pour apprécier.
Universel Coiffure, Caroline Allard, Éditions Coups de tête, 2012
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