À la revoyure!

VICTOIRE! Quel bonheur de pouvoir enfin le crier sur tous les toits! La loi 78 va être abrogée, la hausse des frais de scolarité, annulée. Mes amis, la grève étudiante 2012 est derrière nous. Il est temps de déposer les armes et de ramasser les cahiers et crayons.

Alors que je signe dans cette parution ma dernière chronique pour le Montréal Campus, l’heure est plus que jamais au bilan.

Pour ma part, je ne pourrais être plus heureux. Les mois précédents ont été épineux pour la population québécoise. Personne n’aurait pu prédire qu’une simple grève générale se transforme en un printemps «érable». Celui-ci a été long et non sans embûches. Mais malgré les difficultés, il n’a jamais été question de cesser notre révolution justifiée.

Remettons les pendules à l’heure: le triomphe du mouvement étudiant n’est pas d’avoir fait plier le gouvernement libéral, ni d’avoir mis à la porte un premier ministre – indéniablement ému lors de sa capitulation. C’est sa persévérance et son courage sans limites qui a rayonné plus que tout, comme on l’a rarement vu dans l’histoire du Québec.

La force des grévistes, c’est d’avoir tenu bon, dans les meilleurs moments (démission de Line Beauchamp, manifestation du 22 mars, etc.), comme dans les pires (arrestations musclées, instauration de la loi 78, Grand Prix de Montréal, retrait de Gabriel Nadeau-Dubois). Nous avons remporté ce combat que beaucoup (trop) ont jugé injustifié. Quel bel héritage nous laissons à nos futures générations!

J’écrivais en février dernier, dans ces mêmes pages, qu’«il ne semble pas judicieux par les temps qui courent d’ignorer et de mépriser ses étudiants». Sept mois de lutte et une centaine de manifestations nocturnes plus tard, il s’agit d’un principe inébranlable. La force vive d’un pays réside dans sa jeunesse. Ici, nous avons eu le droit de nous exprimer. On nous a entendus, alors que nous voulions être écoutés. Détail d’enfants gâtés, je vous le concède, lorsqu’on voit ce qui arrive à groupe punk Pussy Riot en Russie.

Rendez-vous donc dans deux ans, à leur sortie de prison et à l’enterrement annoncé de notre nouveau gouvernement minoritaire.

***

Malheureusement, toute bonne chose à une fin. Je dois faire mes adieux au Montréal Campus. Je quitte le V-1380 de l’UQAM pour d’autres fonctions. Vite… avant que la nostalgie me retienne et que l’odeur du café et des beignets me rattrape!

Ne craignez rien, cher lecteur: je laisse derrière moi une rédactrice en chef gonflée à bloc, trois formidables chefs de pupitre aux plumes aiguisées, sans oublier les dizaines de journalistes talentueux qui font du Montréal Campus la référence universitaire numéro un au Québec. Tout ce joli monde saura prendre soin de ce joyau.

Longue vie au Montréal Campus, la meilleure école de journalisme au Québec.

Ewan Sauves
Chef de pupitre
société societe.campus@uqam.ca

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