Des correcteurs toujours sans contrats de travail

En raison de la grève étudiante actuelle, les départements de droit et d’arts visuels et médiatiques ont suspendu l’embauche des correcteurs pour le semestre d’hiver 2012. Malgré les efforts du Syndicat des étudiants employés de l’UQAM (SETUE), ces correcteurs demeurent sans contrat après 10 semaines de perturbation.

Devant la menace de grève imminente, les correcteurs membres du SETUE ont été pressés par leur syndicat en février dernier de signer leur contrat de travail. Le SETUE a souhaité la signature de contrats avec des heures régulières afin de pouvoir négocier une extension une fois la grève terminée. Les retardataires se retrouvent maintenant sans travail, malgré la promesse d’embauche faite au préalable. «Les départements ont retardé la signature des contrats jusqu’au début de la grève et maintenant ils disent que c’est la grève donc pas de travail, donc pas de contrats», explique Rémi Bellemare-Caron, responsable aux délégués du SETUE.

Le SETUE déplore également la signature de demi-contrats par le département de sociologie. Cette pratique serait justifiée par une dette de 5 000 $ rendant indisponibles les ressources financières pour la signature de contrats complets, explique Jonathan Vallée-Payette, président du SETUE. «Ce que je trouve ironique, c’est que c’est le même argument que le recteur sert pour le gel des embauches des profs», dénonce-t-il.

Au début du mois de mars, le SETUE a approché les départements qui refusaient toujours d’embaucher. Le département de science politique était initialement lui aussi problématique. «Les départements nous disaient que c’était des directives des administrations», raconte Jonathan Vallée-Payette. Le syndicat a alors obtenu une rencontre formelle avec le Service de relations professionnelles le 20 mars. Les membres du service présents à la réunion ont cependant soutenu qu’ils ne se mêlaient pas de la façon dont les contrats sont signés.

Le SETUE s’est également tourné vers l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), le syndicat national dont il fait partie. Jérôme Turcq, vice-président exécutif régional de l’AFPC, a envoyé une lettre directement au recteur de l’UQAM, Claude Corbo, dénonçant le gel d’embauche. Dans sa lettre datant du 20 mars, Jérôme Turcq a rappelé «qu’en vertu du Code du travail (…) les contrats de travail, tant verbaux qu’écrits, se doivent d’être respectés pour nos membres, car ceux-ci n’ont pas déclaré une grève.» Dans une brève lettre, le recteur Corbo a répondu le 3 avril: « la question a été examinée au comité de relations professionnelles (…) si cela était nécessaire, le comité pourrait de nouveau être saisi de la question.»

Du côté du vice-rectorat aux ressources humaines, on considère qu’on a disposé de la question lors de la rencontre du 20 mars. « On ne signe pas de contrats s’il n’y a pas de travail, le contraire ne serait pas éthique, soutient Jennifer Desrochers, directrice intérimaire au service des communications. On parle beaucoup de la saine gestion dans les universités. Si on était allé de l’avant avec la signature des contrats, ce ne serait pas de la bonne gestion.»

Les correcteurs qui ont signé leur contrat de travail, leurs tâches se termineront à la fin avril. «Ça risque d’être un gros bordel au retour de la grève», s’inquiète Rémi Bellemare-Caron. Comme chaque correcteur a des disponibilités différentes pendant les vacances d’été, la gestion des heures de travail se fera cas par cas. Notons que selon leur convention collective, les membres du SETUE sont tenus de travailler un maximum de 15 heures par semaine.

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