Espoir, mensonge et solidarité

Les finissants au baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQAM présentent, jusqu’au 1er avril, le monde de l’art contemporain avec Espoir et mensonge. Une exposition dite collective, mais où ces artistes émergents abordent leurs préoccupations singulières.

Les vingt œuvres qui logent au 229 rue Notre-Dame Ouest, dans le Vieux-Montréal, ont été réalisées par ces étudiants dans le cadre de leur projet de fin d’études. «L’exposition se veut une synthèse de nos trois années de baccalauréat, mais surtout un tremplin pour nous, les artistes émergents, pour se faire connaître et entrer dans le monde des arts. Une façon donc de poursuivre notre cheminement artistique», explique une des étudiantes, Marie-Pier Côté.

Les uqamiens abordent une variété de sujets, que ce soit la remise en question d’idéologies ou encore une recherche de soi-même. Pour s’exprimer, ils passent par la vidéo, la photo, la sculpture, la peinture et l’ébénisterie, entre autres. Puisque l’exposition a lieu dans un ancien local à vocation commerciale, ils remettent aussi en question la logique marchande, le caractère sacré de l’art et sa démocratisation. «Ces enjeux semblent s’opposer, mais ils se révèlent finalement perméables l’un à l’autre. C’est de cette perméabilité que s’inspire le titre Espoir et mensonge», décrit le groupe d’artistes dans son recueil de présentation. Les étudiants évoquent aussi l’art comme un monde où l’espoir et le mensonge règnent conjointement.

Bercer la collectivité
L’une des œuvres principales d’Espoir et mensonge est le banc berçant de 20 places, confectionné par Arkadi Lavoie Lachapelle, étudiante au baccalauréat. L’idée lui est venue au moment où elle faisait de la recherche sur les meubles québécois. Elle est alors tombée sur deux chaises berçantes rattachées l’une à l’autre datant du 19ième siècle.

Ce meuble de tradition nord-américaine est un symbole de convivialité et de bonté, rapporte l’artiste. «La chaise berçante était souvent offerte à l’invité, dans le passé, et le conviait à rester plus longtemps. Un banc à plusieurs places implique aussi, dans ce cas, la solidarité.» C’était également une bonne façon d’inclure tous ses collègues à son œuvre, affirme Akardi Lavoie Lachapelle qui a mis près de cinq mois à construire ce meuble artisanal d’une longueur de 7,31 mètres et fait de bois de tilleul.

Les visiteurs s’attardent longtemps à cette création, alors que la moyenne est de trois secondes d’observation paroeuvre. Elle est même utilisée à des fins d’aire de repos. L’artiste voit, au-delà de cette utilité, un regard sur le monde pour les gens qui s’y installent. «Le banc est placé face à une fenêtre. Les visiteurs observent alors les passants et ils s’analysent entre eux», note-t-elle.

Toujours dans l’optique d’inclure la collectivité, un Berç-o-thon de 24h est organisé le 30 mars dès 18h. Le but ici n’est pas d’amasser des dons, précise Arkadi Lavoie Lachapelle, mais plutôt de rassembler le plus de gens possible pour faire fonctionner le banc berçant pendant que musique, poésie et discussions politiques seront à l’horaire.

Espoir et mensonges est présenté au 229 rue Notre-Dame Ouest, dans le Vieux-Montréal, jusqu’au 1er avril.

Crédit photos: Arkadi Lavoie Lachapelle et Denis Farley

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