Une alternative extérieure

La Nuit de la création a finalement eu lieu lundi, entre 18h et 23h, sur la rue Sainte-Catherine entre les coins St-Denis et Sanguinet où avait lieu le sit-in qui symbolisait une protestation contre le lock-out des pavillons où l’évènement devait se dérouler. La direction de l’UQAM reste toutefois sceptique face au pacifisme du mouvement étudiant, après les graffitis dessinés sur les murs de l’Université.

Le but était de rassembler le plus de personnes possible pour se réapproprier l’Agora de l’UQAM de façon créative. Entre les rues Saint-Denis et Sanguinet, certains dessinaient sur le sol avec des craies et d’autres en profitaient pour créer des affiches militantes. Au son du jam musical, plusieurs se sont mis à danser dans une ambiance festive. De plus, de la nourriture gratuite était disponible pour tous ceux qui étaient sur place.

Puisque le pavillon De-Sève (DS) était ouvert, les étudiants ont pu s’y réchauffer et y circuler librement durant toute la soirée. Les policiers ne sont intervenus à aucun moment. Des étudiants ont tout de même peint des slogans sur les murs du dernier étage de l’édifice, ce qui n’a pas plu aux membres de la direction. «C’est évident que les lieux étaient mal en point. Il y avait des dégâts et il a fallu tout nettoyer», affirme Jennifer Desrochers, conseillère en relations de presse de l’UQAM. Les organisateurs n’ont pas voulu répondre aux questions du Montréal Campus.

À 22h30, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a demandé aux étudiants d’évacuer le pavillon. Pendant que les policiers étaient occupés, des jeunes cagoulés ont fait des graffitis haineux sur la façade de l’UQAM. Par la suite, quelques étudiants ont décidé de continuer la soirée en marchant vers le Vieux-Port. Arrivé à la hauteur des bureaux du quotidien La Presse, un jeune homme cagoulé a fracassé les vitres du bâtiment à l’aide d’un bâton. Les autres manifestants l’ont hué et manifesté leur désaccord, mais se sont faits repousser. Andres Alonso Larrea Burneo, étudiant à l’Université de Montréal, s’est fait violenter. «J’ai couru, je l’ai pris par le chandail pour le tirer vers l’arrière pour qu’il arrête. Les gars cagoulés se sont mis à me frapper. Ils m’ont accusé d’être un membre de la police», raconte celui qui a aussi participé à la Nuit de la création. Après cet évènement, la police est intervenue et les manifestants se sont dispersés.

Le lendemain matin, après avoir constaté que la Nuit de création avait eu lieu malgré le blocage de plusieurs pavillons, la direction de l’UQAM a condamné les graffitis laissés sur les murs de l’Université du peuple. «Notre décision de fermer l’Agora était la bonne, parce que finalement, il y a eu des dégâts. D’une certaine façon, les manifestants nous ont un peu donné raison de fermer les pavillons», déplore Jennifer Desrochers.

La direction, n’ayant pas été consultée par les étudiants qui organisaient la Nuit de la création, avait annoncé sur son site Internet que l’évènement n’aurait pas lieu. Ils ont même décidé de fermer les pavillons centraux de l’UQAM durant toute la journée, lundi dernier, afin d’annuler l’évènement. Le lendemain matin, la direction a rouvert les pavillons afin que le cours des activités étudiantes soit repris.

 

Crédit photos: Isabelle L’Héritier

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