La ministre Beauchamp reste sur sa position

Deux semaines après le déclenchement de la grève générale illimitée, la ministre de l’Éducation Line Beauchamp refuse toujours de rencontrer les représentants étudiants.

«Il n’y a pas de place à la négociation et aucune ouverture possible sur la hausse», affirme catégoriquement l’attachée de presse de la ministre, Hélène Sauvageau. Une rencontre éventuelle avec les représentants étudiants est donc exclue pour le moment.

Une réaction prévisible, selon la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). «Il est normal que la ministre réagisse de la sorte, puisque c’est la preuve que nos moyens de pressions fonctionnent. Au fur et à mesure que le mouvement étudiant prendra de l’ampleur, le gouvernement n’aura d’autre choix que de reculer», déclare le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin.

Le refus du gouvernement de rencontrer les représentants étudiants n’a toutefois pas empêché l’attaché politique de la ministre Line Beauchamp de communiquer avec la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), au lendemain des premiers jours du mouvement de grève. L’appel consistait en un accusé de réception des revendications envoyées par la CLASSE, le 27 janvier dernier.

Un coup de fil tout à fait routinier, aux dires d’Hélène Sauvageau. «Lorsque des gens ou des organisations communiquent avec nous, on les rappelle toujours peu importe leurs demandes», confirme-t-elle. La suite que donnera la CLASSE à cette réponse du ministère a été discutée cette fin de semaine lors de leur congrès.

Comme 999 autres jeunes
Le ministère de l’Éducation nie aussi que Line Beauchamp soit en conflit d’intérêts dans le dossier de la hausse des frais de scolarité. En effet, une photo circulant sur les réseaux sociaux depuis quelques jours place la ministre dans l’embarras. Celle-ci la montre accompagnée d’un porte-parole du Mouvement des étudiants socialement responsables – en faveur de la hausse – et membre actif du Parti Libéral du Québec, Marc-Antoine Morin. Celle-ci soutenait pourtant n’avoir jamais rencontré les fondateurs du regroupement étudiant favorable à la hausse.

«On se fait mentir en plein visage, dénonce Léo Bureau-Blouin. La ministre doit être franche. Nous pouvons se demander si c’est un mouvement dirigé par des membres actifs du Parti libéral du Québec.»

L’attachée de presse de la ministre, Hélène Sauvageau, replace le contexte de l’image compromettante. «Cette photo a été prise le 13 août 2010 lors du congrès de la Commission jeunesse du PLQ. À ce moment là, Mme Beauchamp était en poste depuis seulement trois jours comme ministre de l’Éducation. Il n’a donc jamais était question de la hausse des frais de scolarité», révèle-t-elle. Hélène Sauvageau mentionne que 1000 jeunes libéraux participent chaque année à cet événement. «Line Beauchamp a rencontré et salué ce jeune homme comme 999 autres militants présents au congrès», défend l’attachée de presse.

La rumeur voulant que le ministre des Finances Raymond Bachand ait aussi rencontré des représentants du MESRQ est fausse, confirme la directrice des communications au Cabinet du ministère, Catherine Poulin. «Il s’agissait d’une consultation pré-budgétaire avec la Commission jeunesse du parti qui a eu lieu un samedi matin fin janvier, à Montréal. Le ministre a plusieurs rencontres de ce genre avec des dizaines d’organisations en prévision de la préparation du budget», explique-t-elle. Catherine Poulin ne pouvait dire si des membres du MESRQ assistaient à la réunion.

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