Une nouvelle compétition interuniversitaire est apparue sur les médias sociaux à travers les memes. Grâce à ces clins d’œil à propos sarcastiques, les étudiants d’un établissement à l’autre se renvoient la balle en blaguant sur des situations de la vie courante.
Le terme anglais meme représente un élément culturel reconnaissable par une image, ou un slogan drôles. Cette mode s’est d’abord répandue aux États-Unis, mais est rapidement arrivée au Canada par les réseaux sociaux.
À Montréal, l’Université McGill a initié le mouvement avant les Fêtes en créant la page McGill memes. Un ami des concepteurs étudiant à l’Université de Montréal a décidé de créer une page semblable, rapidement imité par deux étudiants de l’UQAM. Les créateurs des pages désirent garder l’anonymat pour des raisons identitaires. «On ne veut pas identifier le phénomène à des individus; on veut que ça reste un phénomène de groupe», explique la responsable de la page de l’UQAM. Du côté de ses homologues à l’Université de Montréal, l’appréhension de la réaction de la direction des établissements accentue aussi la volonté d’anonymat. «On ne connait pas leur sensibilité face à ce nouveau phénomène, raconte le créateur de la page uMontréal Memes. Les blagues pourraient être mal prises par la direction, ou accusées de créer une image négative à l’UdeM.»
Depuis la création des pages, les étudiants envoient des memes moqueurs sur leur propre université, mais aussi sur les pages des autres établissements. Faisant honneur à une rivalité historique entre l’UQAM et l’UdeM, les deux universités francophones se renvoient la balle pour voir qui sortira le meme le plus drôle. Les créateurs insistent qu’il s’agit d’une guerre amicale, pour rire, et ne craignent pas les problèmes d’intimidation. «Tout comme les compétitions de sport universitaire, le phénomène des memes rassemble les étudiants et ravive le sentiment d’appartenance à leur école», explique le créateur de la page uMontréal memes. Selon lui, c’est lorsque les gens prennent les blagues trop au sérieux qu’il y a des risques de dérapage. «La communauté universitaire de Montréal est comme une grande famille, où l’on s’agace entre frères et sœurs. Il ne faut pas le prendre personnel.»
L’objectif de ces pages est de divertir les étudiants, mais aussi de leur permettre de s’exprimer. Ce sont d’ailleurs eux qui envoient les memes aux administrateurs qui les publient. «En général, on les publie tous, à moins qu’ils soient racistes, sexistes, ou attaquent personnellement quelqu’un», explique l’administratrice de la page de l’UQAM.
Pour l’instant, la popularité des memes ne cesse de croître dans le milieu universitaire montréalais. L’Université Concordia s’est joint au mouvement la semaine dernière. Le responsable d’uMontréal memes se questionne tout de même sur la durée de cette tendance. «Un jour, les étudiants vont avoir fait le tour de ce qui se passe dans les universités. Selon moi, c’est un phénomène d’une session, mais pour l’instant ils se montrent très créatifs. Si je reçois encore de memes la session prochaine, je continuerai de gérer la page.»
Photo: Courtoisie UQAM memes
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