Le Centre d’aide à la réussite de l’UQAM offre cette semaine SOS-TECFEE, un service d’aide par courriel aux étudiants qui passeront le Test de certification en français écrit pour l’enseignement (TECFEE). Le test, particulièrement difficile, aura lieu le 9 avril prochain. Les étudiants doivent le réussir pour obtenir leur diplôme.
En raison de son taux d’échec élevé – de 43% à 71% selon les universités –, le TECFEE demeure le cheval de bataille du Centre d’aide à la réussite (CARE) depuis sa mise en place en 2008. Cette année, SOS-TECFEE permet aux futurs professeurs d’envoyer leurs questions par courriel et de recevoir la réponse d’un moniteur dans un délai de deux ou trois jours ouvrables. Le service permet d’éviter la liste d’attente de plusieurs semaines pour le monitorat personnel. C’est la première fois que le CARE tente l’expérience, depuis la création du Centre en 2003 à la demande de l’Association des étudiants en sciences de l’éducation.
Selon Sandra Dubé, monitrice au CARE et étudiante au programme court de la pédagogie en enseignement supérieur, «SOS-TECFEE est vraiment utile pour les étudiants qui ont des questions précises. On donne la réponse avec la théorie à l’appui. On fournit aussi des exercices ce qui leur donne un mini-cours sur la notion qui leur cause problème.» La fondatrice du service en ligne ajoute que les moniteurs se référent à des grammairiens ou linguistes de l’Université pour les questions épineuses.
Avant la création d’un service d’aide en ligne, des ateliers d’aide individuelle ou en groupes existaient déjà au CARE pour les étudiants présentant une lacune en français. «En 2003, à l’ouverture du Centre, 59 étudiants se sont présentés pour recevoir de l’aide. En 2010, c’est 1 600 étudiants qui ont bénéficié de notre aide», affirme l’agente de recherche et de planification au CARE, Nicole Beaudry.
Un test controversé
«Je ne peux pas juger le test, mais je peux constater la difficulté des étudiants à le passer», exprime Marie Nadeau. Sébastien Bergeron, étudiant au baccalauréat en enseignement de l’univers social au secondaire, est lui aussi plutôt mitigé face à la nécessité d’un test aussi pointilleux que le TECFEE. «Je crois que ce genre de test devrait exister mais présenter des questions plus réalistes de la vie commune d’un enseignant. Nous ne serons jamais confrontés à des règles de grammaire de la sorte dans la pratique de notre métier.» Par ailleurs, le test intègre la nouvelle grammaire, alors que la plupart des étudiants ont appris l’ancienne grammaire lors de leurs cours de français au primaire et au secondaire.
Les étudiants ont quatre chances pour réussir le TECFEE durant leur formation. Cependant, Nicole Beaudry explique que le point critique se situe au troisième essai. «S’ils ne le réussissent pas, ils ne peuvent pas faire leur troisième et dernier stage avant d’avoir leur diplôme. Ils doivent alors attendre un an pour passer l’examen de nouveau et faire ce stage.» Pendant cette année, les étudiants en échec auront droit à dix heures d’ateliers d’aide individuelle avec des moniteurs du CARE, offerts par des étudiants qui ont réussi l’examen. Puis, «s’ils échouent au quatrième essai, ils seront suspendus de tous les programmes d’enseignement pendant cinq ans», affirme-t-elle.
La correction présente aussi une lacune importante, selon les détracteurs du TECFEE. Elle est anonyme et les étudiants n’ont jamais accès à leur copie. La grille de pointage, jugée trop sévère, est aussi remise en question. L’examen coûte 70$ à la première passation et 40$ par section échouée lors des reprises.
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