Des militants uqamiens de Québec solidaire ont tenu mercredi le 16 mars une assemblée générale de fondation de Québec solidaire-UQAM (QS-UQAM). Ils remettent en cause la politique d’interdiction de groupes affiliés aux partis politiques au sein de l’Université du peuple.
«Le comité est informel à l’UQAM, mais formel au sein du parti», précise Raymond Bégiat, étudiant en sciences politiques et militant de Québec solidaire (QS). Renaud Gignac, étudiant en économie, lui emboîte le pas. «Nous sommes ici en vertu de l’article 1 de la politique 34, mais nous avons affiché sans autorisation et nous occupons la salle illégalement», admet-il. Il assure cependant que l’assemblée générale aurait changé de salle sur demande. La politique 34 du règlement de l’UQAM encadre l’agrément des groupes étudiants. L’article 1 de cette politique permet aux étudiants de se regrouper pour former un groupe, reconnu ou non par l’Université.
L’association se heurte plutôt à l’article 4 qui interdit l’agrément des comités locaux d’organismes confessionnels ou d’idéologies, un agrément synonyme de source de subventions et de mise à disposition d’un local par l’UQAM. «Nous n’allons pas faire de dépôt auprès du SVE pour cette raison, explique Raymond Bégiat. Nous faisons alors comme les autres partis, comme la cellule PQ-UQAM.»
Sans pouvoir expliquer l’origine de cette interdiction, Réjean Langlois, conseiller à la vie étudiante, rappelle toutefois que l’UQAM soutient des groupes d’idéologies politiques non affiliés à des partis, comme le Comité souverainiste ou le feu groupe fédéraliste. «Certains groupes peuvent recevoir l’agrément avec une autorisation spéciale du Secrétaire Général de l’UQAM», précise-t-il, comme pour Amnistie Internationale, un organisme défendant les droits de la personne partout dans le monde.
QS-UQAM souhaite sensibiliser les associations étudiantes et leurs membres à l’interdiction des partis politiques à l’UQAM et envisage un recours en justice si l’Université ne cède pas. «On veut savoir pourquoi les partis politiques ont été jetés dehors» s’interroge Renaud Gignac. «Seuls l’UQAM et Concordia interdisent les partis politiques entre leurs murs, commente Guy François, un autre militant qui étudie en sciences politiques. Nous voulons créer une coalition avec les étudiants péquistes, adéquistes, libéraux pour remettre l’UQAM dans la vie démocratique.»
«Porter le nom UQAM est réglementé, explique Réjean Langlois. On interpelle les groupes qui le portent sans autorisation, ils obtempèrent. Ça peut aller jusqu’à des poursuites judiciaires, mais cela n’est jamais arrivé.» Un avertissement que Raymond Bégiat, étudiant en sciences politiques, prend à la légère. «Depuis 2006 que le groupe existe, nous n’avons jamais été embêtés. Nous avons même un logo officiel. Le problème, c’est que QS nous dénomme ainsi». Les militants ont en effet repris le nom qui leur a été attribué par le parti.
L’aile uqamienne de Québec Solidaire a vu le jour pour la première fois en 2006, avant un long silence radio. Depuis janvier pourtant, les militants de QS se remobilisent avec l’objectif de contester la politique 34 à la rentrée d’automne. Autour d’une table ronde de huit membres, ils ont ainsi validé le nouveau statut de leur association et désigné un comité de coordination. QS-UQAM prévoit des activités d’autofinancement, même si Québec Solidaire rembourse leurs factures, s’il les juge nécessaires.
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