Papa et maman pigent dans leurs économies

Les parents, qui peinent déjà à contribuer financièrement aux études de leurs enfants, seront les principales victimes de la hausse des frais de scolarité, selon la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). Elles souhaitent donc voir le gouvernement modifier les critères d’admissibilités au programme d’Aide financière aux études (AFE).
 
 
«On parle toujours des problèmes que cela va causer aux étudiants, indique Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ. Mais la hausse va frapper en premier lieu les familles qui ont une obligation légale de contribuer aux paiements des frais. Et ils sont déjà dans l’impossibilité d’y faire face..» 
 
L’AFE calcule que les couples gagnants entre 30 000 $ et 60 000 $ par année doivent débourser jusqu’à 6 000 $ pour les études de leur enfant. Pourtant, près de la moitié de ces ménages ne contribuent pas aux études de leur enfant. Pour les ménages gagnant 60 000 $, la contribution parentale médiane atteindrait seulement  3 000$ selon l’étude de la FEUQ. 
 
Les deux fédérations étudiantes recommandent de hausser le seuil de contribution parentale à 45 000 $. Ainsi, seuls les ménages gagnant au moins ce montant seraient tenus de financer les études de leurs enfants. Une telle mesure faciliterait par ailleurs l’accès à l’AFE pour les étudiants qui ne reçoivent pas de contribution parentale.
 
Des recours inadéquats
L’objectif de la FEUQ et de la FECQ est donc avant tout de sensibiliser les parents et le gouvernement aux difficultés qu’entraînerait une hausse des frais de scolarité. «En cas de hausse, ce sont les parents qui seront obligés de mettre la main à la poche, constate Louis-Philippe Savoie, président de la FEUQ. Nous voulons les avertir qu’ils devront mettre l’épaule à la roue. Nous ne les blâmons pas, mais les étudiants ne peuvent absorber une nouvelle hausse.» Si leurs parents ne contribuent pas autant qu’ils le doivent, les étudiants peuvent les poursuivre en justice, en vertu de la loi sur l’AFE. Les fédérations s’insurgent contre cette option offerte par le gouvernement. «Ce n’est aucunement une solution que nous soutenons, affirme Léo Bureau-Bouin. Cela est déjà arrivé, à des cas exceptionnels, mais ça va mener à des drames incroyables.» Si plus de parents se retrouvent dans l’impossibilité de financer leurs enfants, le nombre de poursuites pourrait se multiplier.
 
Environ 40% des étudiants québécois vivent sans l’appui financier de leurs parents, selon les chiffres de l’Enquête sur les sources et modes de financements des étudiants de premier cycle menée par la FEUQ en novembre dernier. Une situation jugée inacceptable pour les fédérations qui estiment que la moitié des étudiants disposent de moins de 2 600 $ par année, alors qu’il en coûte 3 500 $ pour couvrir les frais universitaires. 
 
La FEUQ et la FECQ croient encore pouvoir faire reculer le gouvernement libéral sur la poursuite de la hausse des frais de scolarité après 2012. Jusqu’au 17 mars, date à laquelle le ministre des Finances Raymond Bachand dévoilera le prochain budget, des actions seront menées par les fédérations. «La hausse n’est pas irrémédiable. Les étudiants continuent à se mobiliser», conclut Louis-Philippe Savoie. 

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