La main dans le sac… d’école

Sac à dos disparu, portable envolé, portefeuille dérobé: l’UQAM demeure une cible de choix pour les voleurs, malgré les efforts de la sécurité pour faire diminuer le nombre de larcins.
 
Maxime, étudiant en mathématiques à l’UQAM, était assis avec des amis à la foire alimentaire du Pavillon des sciences lorsqu’il s’est fait dérober son sac d’école. Dans le brouhaha de la rentrée, il n’a rien vu, rien entendu. «J’ai juste pu constater que mon sac, qui contenait mon portable et mes livres de cours, n’était plus là», raconte-t-il. Maxime s’est tout de suite rendu au poste de police le plus proche afin de déclarer l’incident. Le Service de la prévention et de la sécurité n’a pas été mis au courant.
 
Une grave erreur selon le directeur du Service de la prévention et de la sécurité, Alain Gingras. Selon lui, le fait que les étudiants ne rapportent pas au Service la disparition de leurs effets personnels nuit à son travail. «Les statistiques sont sous-évaluées, soutient-il. Cela nous empêche d’évaluer et de gérer convenablement le problème des vols.» Ainsi, l’UQAM est prise dans un cercle vicieux: les étudiants se font voler et omettent de le déclarer, ce qui empêche la sécurité d’intervenir et ainsi de suite.
 
Si les étudiants ne déclarent pas les vols au département de la sécurité, c’est en partie parce que l’UQAM les tient pour responsables et n’offre aucun recours.  «Nous sommes situées au cœur du centre-ville, mais les étudiants l’oublient, précise Alain Gingras. Les gens se sentent en sécurité et laissent souvent leurs choses sans surveillance.» Malgré tout, pour l’année 2009-2010, au moins une centaine de vols ont été comptabilisés à partir des chiffres obtenus par Montréal Campus, soit environ une cinquantaine de moins que l’année scolaire précédente.
Chose dite, chose faite
Parmi les bons élèves, le Centre sportif occupe le haut du podium. Toutes les mesures annoncées il y a deux ans, alors que les vols atteignaient des sommets inégalés, ont aujourd’hui été mises en place. Ainsi, le nombre de larcins a chuté de près de 48% au cours de la dernière année. Les modifications effectuées sur le plan de la réglementation et des installations semblent avoir porté fruit. «La clientèle extérieure n’est plus aussi facilement admise», explique l’attaché d’administration du Centre sportif, Dany Provencher. Depuis 2003, les résidents du quartier pouvaient profiter des installations du Centre, gymnases et piscine inclus pour la somme de 10 $. «Ce n’est plus le cas aujourd’hui, soutient le représentant du Centre sportif. Les non-membres doivent encore payer s’ils veulent utiliser nos services, mais ils doivent également être accompagnés par un membre, donc par un étudiant ou un employé de l’Université.»
 
Dans un article du Montréal Campus paru en février 2009, la direction avait promis la mise en place de nombreuses mesures pour renforcer la sécurité du Centre. Parmi elles, l’installation de nouveaux casiers plus sécuritaires dans le vestiaire masculin situé au premier sous-sol, où les vols étaient fréquents. «Les casiers mesurent maintenant cinq pieds de haut et le cadenas est situé sur le dessus, décrit Dany Provencher. De cette manière, il est pratiquement impossible de voler sans être vu. Tout le monde surveille sans s’en rendre compte.» Ces ajustements représentent un investissement important de la part de l’Université, de 25 000 $ pour remplacer les casiers d’un seul vestiaire. «Nous ne pouvions pas installer de caméras dans les vestiaires et le nombre de vols étaient en hausse, soutient Dany Provencher. Au final, ce sont tous les étudiants qui en bénéficient.»
Autre point positif qui satisfera les cyclistes uqamiens, les vols de vélo ont également diminué de moitié. «Nous faisons des patrouilles et nous verrouillons les vélos laissés sans protection», souligne Alain Gingras. Ainsi, en 2009-2010, le Service de la prévention et de la sécurité a verrouillé de façon préventive 1704 vélos, soit plus de 140 par mois. «Et ça fonctionne, fait remarquer le directeur du Service. Depuis trois ans, on peut remarquer une baisse significative du nombre de vols de vélos, soit de 61 vols en 2007-2008 à 32 en 2009-2010.»
Stagnation inquiétante
En revanche, à la bibliothèque et dans les cafétérias, la situation est moins rose. Bien qu’il n’y ait pas eu d’augmentation majeure au cours des dernières années, la stagnation inquiète le service de la sécurité. Malgré tout, à la bibliothèque, les employés estiment que les étudiants devraient être plus vigilants. «Parfois un étudiant arrive en pleurant au comptoir parce qu’il s’est fait voler quelque chose, soupire Diane Trudel, technicienne en documentation à la bibliothèque centrale. Les étudiants ne réalisent pas que deux minutes, c’est deux minutes de trop!»
 
Pour contrer ce manque de vigilance, une campagne de prévention est organisée chaque année par le Service de la prévention. Les résultats tardent toutefois à se faire ressentir. «Il n’y a pas d’augmentation, mais il n’y a pas non plus de diminution», expose Alain Gingras, pour qui la stabilité persistante de la situation malgré l’augmentation du budget alloué au Service, n’est pas un bon signe. La campagne 2010-2011, moyennant le coût d’une centaine de dollars en raison des impressions de documents, devrait toutefois comprendre de nombreuses améliorations par rapport aux années antérieures. «Cette année, nous avons repoussé la période de sensibilisation afin de la rendre plus productive, expose Alain Gingras. Le but est de bien faire comprendre aux étudiants leur part de responsabilité dans la surveillance de leurs effets personnels.» Ainsi, des agents du Service ont été présents dans les aires publiques de l’Université presque tout au long du mois de février afin de prévenir ces malencontreux incidents.
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Études comportementales
Des agents de sécurité en civil qui n’interviennent pas… pour la bonne cause!  Tout au long de février, certains agents de l’UQAM ont patrouillé les corridors de l’Université afin d’évaluer le comportement des étudiants. Ils ont ainsi pu constater que ces derniers sont souvent très confiants et laissent leurs effets personnels sans surveillance. En temps normal, un agent qui constate l’absence du propriétaire d’effets personnels l’attend pour l’avertir de toujours garder un œil sur ses affaires.
 

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