Des uqamiens devant le juge

Cinq étudiants en droit de l’UQAM iront défendre leur cause les 18 et 19 février devant le Tribunal-École Interfacultaire (TEI), à l’occasion du concours universitaire de plaidoirie Pierre-Basile-Mignault. Les délégations des différentes universités sont invitées à prendre position dans un dossier juridique fictif.  
 
Le concours, instauré en 1978, se tient cette année à l’Université de Montréal. Les uqamiens affronteront des délégations des universités Laval, McGill, d’Ottawa, de Montréal, de Sherbrooke. Le TEI, tribunal d’appel factice, siégera deux jours durant afin de recevoir en audience les plaidoyers des différentes délégations. Les apprentis plaideurs devront convaincre l’Honorable Jean Naiassé, juge plus intransigeant que son patronyme fictif ne le suggère, d’accorder gain de cause à leur client (selon qu’ils représentent l’appelant ou l’intimé).  
 
Les membres de la délégation uqamienne semblent calmes et confiants. Sous la supervision de Me Vincent Karim, professeur à l’UQAM, et de Me Carla Chamass, ils ont analysé et passé en revue leurs mémoires à la virgule près.  «Rendus à ce point-ci, on a travaillé assez fort pour se permettre d’avoir hâte au plaidoyer», assure Joséphine Sorgente, une des participantes.
 
Un mémoire solide n’assure toutefois pas la victoire. «Non seulement faut-il connaître l’argumentaire de fond en comble, mais il faut apprendre les réponses à des questions susceptibles d’être posées par le juge, explique l’uqamien Joël Roberge. Il y a un travail d’extrapolation et de mémorisation à accomplir.»
 
Bien que les membres de la délégation UQAM soient rigoureusement préparés, ils auront tout intérêt à ne pas sous-estimer leurs adversaires. Selon la conseillère en communication de la faculté de droit de l’Université de Montréal, Micheline Daigle, la compétition est généralement très serrée entre les délégations. Les plaideurs uqamiens aspirent à égaler, voire surpasser les performances des délégations des années précédentes. Dans les trois dernières années, l’UQAM a en effet remporté cinq des huit prix du concours. 
 
Depuis plusieurs mois, les délégations planchent sur la cause. Ils ont d’abord dû rédiger un premier mémoire de 750 lignes qu’ils ont soumis au jury. Après avoir reçus le mémoire de la délégation qu’ils affrontent, les participants en ont rédigé un second, basé sur les points soulevés par l’adversaire. Le concours culmine par la présentation des plaidoyers devant le TEI cette semaine.
 
Parrainé par le Ministère de la Justice du Québec, le Barreau du Québec ainsi que par 12 autres partenaires (principalement des cabinets d’avocats), le concours de plaidoirie Pierre-Basile-Mignault vise à promouvoir le droit civil québécois en encourageant les futurs plaideurs à approfondir leurs recherches juridiques et à structurer au meilleur d’eux-mêmes les débats auxquels ils prennent part. À l’instar de l’éminent juriste québécois qui prête son nom au concours, les fondateurs du Tribunal-École cherchent à favoriser la formation d’une relève caractérisée par l’excellence de ses plaidoiries. 
 
Les simulations d’audiences seront ouvertes au public. Elles se tiendront au Laboratoire de cyberjustice de la Faculté de droit, dans le pavillon Maximilien-Caron de l’Université.

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