Session d’été pour les souverainistes

L’Université d’été des jeunes souverainistes 

Quinze ans après «l’argent et les votes ethniques», l’UQAM a accueilli en août le plus important rassemblement de jeunes souverainistes depuis la défaite référendaire. Les étudiants de l’Université du peuple étaient toutefois bien peu nombreux parmi les 300 René Lévesque en herbe.

Photo: Courtoisie FBJQ

Dans un pavillon Sherbrooke déserté depuis des mois, quelque 200 militants souverainistes sirotent leur café, en attente du début des classes. Sauf qu’à dix heures, en ce samedi matin estival, ce n’est ni un professeur ni un chargé de cours qui s’amène dans la salle, mais Nicolas Dufour, député du Bloc Québécois. «Nous sommes la relève, la génération non pas de demain, mais celle d’aujourd’hui», lance le jeune député bloquiste, devant une classe bondée de jeunes idéalistes. 

Lors de cette première édition de l’Université d’été des jeunes souverainistes, les 13, 14 et 15 août dernier, conférences, ateliers et débats étaient au programme afin de ranimer la flamme indépendantiste des jeunes Québécois.  Des invités de marque, tels qu’Amir Khadir et Pauline Marois faisait partie des conférenciers invités. Pour Marie-Andrée Plante, la présidente du Forum Jeunesse du Bloc Québécois (FJBQ), l’objectif de cette session estivale était de donner des outils et des idées sur tous les enjeux qui sont au cœur du mouvement souverainiste.
L’UQAM au cœur du vif

D’après l’équipe du FJBQ, le groupe organisateur de l’Université d’été des jeunes souverainistes, l’UQAM était le lieu tout désigné pour recevoir la première version de l’évènement. «Il y a un lien évident dans la mesure où l’UQAM est une école publique, souligne le responsable des communications du FJBQ, Marc-Antoine Cloutier. L’Université représente le symbole des souverainistes qui ont fait tout leur possible afin de donner accès à l’éducation supérieure aux Canadiens-Français.» Mais d’après Louis-Joseph Benoit,  président des jeunes du Bloc Québécois de Montréal-Ouest, le choix du lieu n’était qu’une question d’emplacement. «L’avantage avec l’UQAM, estime l’étudiant en science politique à l’UQAM,  c’est qu’elle est bien située.» Marie-Andrée Plante comprend elle aussi la stratégie derrière ce choix. «L’UQAM est le premier établissement du réseau des universités du Québec. Elle a une certaine vibe, faisant d’elle un lieu tout naturel pour tenir une telle activité, renchérit la présidente du groupe organisationnel. C’est important d’organiser cette Université d’été dans une institution scolaire où on pourra aller rejoindre la plupart des jeunes souverainistes.»

Sur les 300 jeunes souverainistes qui ont participé à cette session d’été, seulement 120 proviennent de la métropole, dont une quarantaine étudient à l’Université du peuple. Ces statistiques ne font pas le bonheur de tous. «À l’UQAM, le monde devrait avoir encore plus à cœur l’envie de s’impliquer, parce que c’est un peu cela qui est à la base de sa fondation, constate Marc-Antoine Cloutier. Les gens sont pas mal occupés par leurs études, il semblerait.» Néanmoins, Louis-Joseph Benoit désire remettre les choses au clair. «L’Université d’été n’était pas organisée pour attirer uniquement les étudiants de cette institution, rappelle l’étudiant uqamien. C’est un rassemblement pour les militants de partout.»
L’influence française

Le concept d’Université d’été fait référence aux mouvements socialistes français. Marie-Andrée Plante se remémore les débuts de cette aventure, l’été dernier. «L’équipe s’est rendue en France par le biais du Comité d’action politique franco-québécois, explique la présidente. Ils ont visité le campus de l’Union pour un mouvement populaire et ont participé à l’Université d’été du Parti socialiste.» Toutefois, la formule québécoise diffère de l’originale. Pour la première fois au Québec, ce rassemblement de jeunes ne s’est pas déroulé comme un congrès. «Cette version est très chauvine, affirme le responsable des communications au FJBQ. Nous avons décidé d’enlever ces barrières et d’inviter les jeunes à débattre, au-delà de leur affiliation partisane qu’on pourrait constater à première vue.» Pour ce faire, Marie-Andrée Plante invite tous les jeunes à prendre part au mouvement indépendantiste, particulièrement les plus hésitants. «Ils sont tous les bienvenues, mais nous appelons principalement les étudiants qui ne se reconnaissent plus beaucoup et qui ne savent plus quoi penser, ajoute Marie-Andrée Plante. Ils restent tout de même souverainistes et c’est cela qui compte à la fin.»

Cette première édition de l’Université d’été sera sans doute le début d’une tradition pour les souverainistes. Le groupe organisationnel, satisfait des résultats de ce premier rassemblement, envisage déjà de mettre la barre plus haute l’année prochaine. «Nous pensons sincèrement que cet événement est à refaire, promet la présidente du FJBQ. Nous augmenterons probablement le nombre de participants pour la prochaine édition, car les chiffres de celle-ci ont été largement atteints.» Mais l’événement ne se tiendra pas forcément dans les locaux de l’UQAM. «L’idée n’est pas tant de faire ça à l’UQAM, mais plus de se promener, admet le responsable de communication du FJBQ. Nous sommes allés à Chicoutimi il y a trois ans, à Québec l’année dernière, cette fois-ci à Montréal et l’été prochain, nous verrons bien.»

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