De l’or noir entre nos murs bruns

9h18. Une odeur de café plane entre le pavillon Hubert-Aquin et Judith-Jasmin. De la musique pop résonne dans les couloirs et couvre le brouhaha des conversations. Peu avant le début des cours, le Salon G est une véritable fourmilière. Étudiants en manque de caféine ou à la recherche d’une collation, tous défilent devant les comptoirs de l’entreprise gérée par les étudiants de l’École de gestion de l’UQAM (ESG).

Depuis 1992, le Salon G offre à sa clientèle le café le moins cher sur le campus universitaire, ainsi qu’un endroit pour venir étudier ou se relaxer. Le directeur de l’établissement, Sébastien Nilor, se remémore les premiers pas de la compagnie: «Le Salon G fut créé suite à une entente entre les Services alimentaires de l’UQAM et les associations facultaires.» Le but était alors de créer des emplois pour les étudiants de l’ESG, tout en finançant leurs projets.

L’entreprise rémunère actuellement 17 employés étudiants. «Au Salon G, on travaille surtout en équipe, mentionne le vice-président marketing, Zaki Benaissa. Présentement, il y a quatre grosses équipes: marketing, approvisionnement, gestion des ressources humaines et comptabilité.»

Tous les bénéfices du café sont directement versés à l’Association étudiante de l’École de sciences de la gestion (AEESG), qui en a la charge. Ils sont redistribués sous forme de subventions pour des projets étudiants. Un programme de prêt d’ordinateurs portables, en collaboration avec la bibliothèque de l’UQAM, va par exemple voir le jour dès la prochaine session. «C’est en cours de réalisation, indique Sébastien Nilor. Ce service existe dans d’autres universités à Montréal et nous utilisons les bénéfices du Salon G pour qu’il soit offert à l’UQAM.»

Le Salon G fait aussi partie d’un projet de compostage avec Compost Montréal. Étant donné l’achalandage important, le recyclage est une pratique favorisée par l’établissement. «Nous avons des bacs de recyclages dans le café, indique le directeur. Nous avons aussi, depuis un an, adopté un virage beaucoup plus vert.» 

De par le passé, une partie des bénéfices a également été versée à la Fondation de l’UQAM, qui octroie nombre de bourses pour les étudiants. Toutefois, l’argent est surtout réinvesti pour chercher de nouveaux produits. «Offrir les prix les plus bas aux étudiants et, bien évidemment, la meilleure qualité possible, c’est vraiment ça la mission principale du Salon G», ajoute Zaki Benaissa.

Une clause avec les Services alimentaires de l’Université les empêche de servir des plats chauds. «Afin de ne pas trop rentrer en concurrence avec la cafétéria de l’UQAM, nous avons des restrictions au niveau de la manipulation des aliments», explique Sébastien Nilor. En effet, l’entente signée avec les Services alimentaires n’autorise pas la préparation de repas cuits sur place.

«Au Salon G, on retrouve toute une variété de produits comme des sandwiches, salades, fromages, sushi, liqueurs, muffins, viennoiseries, gomme, chocolats et cafés filtres et expresso, énumère le directeur.  Toute la nourriture que nous offrons arrive prête à être vendue.» Ainsi, malgré tout, l’endroit travaille avec plus d’une dizaine de fournisseurs juste pour la nourriture.

Les autres cafés présents à l’UQAM n’inquiètent guère l’établissement. Par contre, la compagnie Van Houtte semble être menacée par le succès incontestable du Salon G. «Comme nous avons le café le moins cher, elle nous considère comme son principal rival, affirme Zaki Benaissa. Ils ont même quelques fois donné du café gratuit à l’entrée du métro, pour attirer notre clientèle», indique le jeune homme en blaguant. 

La direction du Salon G ne juge pas la publicité comme un élément primordial, sa réputation n’étant plus à faire. «Nous avons une équipe marketing à l’interne qui est chargée de l’image du salon à l’intérieur de l’UQAM, indique cependant le directeur. Mais les campagnes publicitaires réalisées ont surtout pour objectif de permettre aux équipes d’acquérir une expérience pertinente dans le domaine.»

Récemment, les étudiants ont pu constater plusieurs affiches à l’intérieur du salon. Ces dernières annoncent un réaménagement complet du Salon G qui aura lieu dans les prochains mois. «Le concept des affiches est assez simple: ce sont des jeux de mots avec la lettre G. Nous voulons modifier l’image du café, précise Zaki Benaissa. On désire changer un peu la disposition de l’endroit, maximiser l’espace que nous possédons pour créer plus d’espace.»