Les chargés de cours de l’UdeM encore en grève


Les chargés de cours de l’Université de Montréal (UdeM) ont tenu une deuxième demi-journée de grève le mercredi 17 février, en après-midi. Après une longue période de négociations infructueuses mardi, le Syndicat des chargés de cours croit que la grève est le moyen de pression le plus efficace pour le moment. 
«Tous les gros dossiers n’ont pas été réglés. On attend toujours des propositions qui ne feront pas reculer nos conditions actuelles», soutient Francis Lagacé, président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université de Montréal (SCCCUM). 
Le SCCCUM réclame entre autres une diminution des groupes-cours, un rattrapage salarial et une prime de départ à la retraite. Selon un article paru plus tôt cette semaine dans La Presse, les chargés de cours de l’UdeM reçoivent en moyenne 7500$ pour un cours, alors que la moyenne québécoise est de 8000$. «L’université reste fermée sur la question de la taille des groupes et sur le rattrapage salarial», ajoute Francis Lagacé. 
La partie patronale refuse également de considérer les accompagnateurs en musique comme des chargés de cours, ce que le syndicat perçoit comme un recul face à l’entente qui les unissait déjà. 
Sur les bancs de l’UdeM, la rumeur de grève générale illimitée fait frissonner les étudiants. «Je trouve que c’est une cause noble, mais si la session se rallonge, ça me dérange!» témoigne Cédric-Olivier Guindon, étudiant en design intérieur. Le président du SCCCUM, même s’il admet que l’option de grève générale illimitée fait partie du mandat voté en assemblée générale, précise que les décisions vont se prendre «au jour le jour». Le SCCCUM poursuivra les négociations aujourd’hui, le jeudi 18 février, avec la direction et un conciliateur du gouvernement provincial. Les chargés de cours décideront ensuite des mesures à prendre. 
Francis Lagacé se dit toutefois déçu de la décision des professeurs de l’UdeM, qui ont voté contre la grève en assemblée générale la semaine dernière: «C’est triste que la décision des professeurs n’ait pas tenu compte du momentum parce que c’est le rapport de force qui peut faire bouger les choses.» La convention collective des professeurs étant échue depuis octobre 2008, ces derniers avaient signé une entente de solidarité avec les chargés de cours pour s’épauler mutuellement. 
Louis Dumont, président du Syndicat général des professeurs de l’Université de Montréal (SGPUM), est du même avis. «Une grève simultanée aurait offert un énorme moyen de pression. En seulement une journée, il y aurait sûrement eu des offres intéressantes.»
Francis Lagacé est convaincu que la grève reste pour le moment le meilleur moyen d’obtenir des offres satisfaisantes. Le cas des professeurs de l’UQAM, qui avaient fait la grève pendant plus de sept semaines l’an dernier, est pour lui «un bon exemple de solidarité manifestée. Ça nous donne espoir.» À l’issue des moyens de pression, les professeurs de l’UQAM avaient finalement réussi à faire combler la moitié des postes qu’ils demandaient et à obtenir une augmentation de salaire dans la moyenne des universités québécoises. «Il est évident que sans grève, on n’aurait rien eu de tout ça», pense Éric George, professeur à la faculté de communication de l’UQAM et gréviste actif durant les moyens de pression l’an dernier.

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