Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université de Montréal (SCCCUM) a mandaté son comité exécutif, dimanche en assemblée générale, de déclencher une escalade des moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.
La convention collective des 2 433 chargés de cours de l’Université de Montréal est échue depuis le 31 août 2009. Selon la Confédération des syndicats nationaux (CSN), ces enseignants donnent 50 % des cours au premier cycle (à l’exclusion de la médecine), mais leur salaire représente un peu moins de 5 % de la masse salariale de l’institution.
Les chargés de cours demandent un rattrapage salarial de l’ordre de 7,7% en plus d’augmentations de 12% sur trois ans. Ils réclament également un plafond de 40 étudiants par classe pour les cours théoriques et la moitié pour les cours pratiques.
«Puisque nous n’arrivons pas à faire débloquer les négociations et ce, même si l’université a demandé un conciliateur, il faut avoir un rapport de force, explique Francis Lagacé, président du syndicat. Tant que l’on n’aura pas de propositions de la part de l’Université, on est pris.»
Malgré ce durcissement de ton, le syndicat affirme rester ouvert aux propositions. «On veut s’entendre, ajoute Francis Lagacé. On est prêt à faire avancer les affaires. On espère que de l’autre côté, ils vont s’ouvrir aussi.»
L’administration de l’UdeM n’a pas retourné les appels de Montréal Campus pour commenter la situation.
Effet boule de neige?
Le Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université de Montréal (SGPUM) pourrait se laisser tenter par une lutte à deux contre l’administration. Les négociations avec la partie patronale stagnent pour les 1273 professeursi, 18 mois après l’échéance de leur précédente convention collective.
Le président du SGPUM et son homologue du SCCCUM ont signé un protocole d’entente le mercredi 3 février au soir. Par cette entente, les comités exécutifs des deux syndicats conviennent d’envisager des actions communes.
Les discussions avec la partie patronale achoppent sur la question du rattrapage salarial des professeurs vis-à-vis de leurs homologues des grandes universités canadiennes, sur la création de nouveaux postes, sur la surcharge de travail et sur la reconnaissance des chercheurs dont le salaire repose sur des bourses salariales extérieures.
La grève de sept semaines des professeurs de l’UQAM l’an dernier pourrait bien jouer en faveur des professeurs de l’Université de Montréal. «Si le gouvernement a consenti à offrir entre 25 et 30 millions par année pour l’engagement de nouveaux professeurs, je ne vois pas pourquoi l’Université de Montréal serait orpheline», a affirmé Louis Dumont, président du SGPUM.
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