L’UQAM vient en aide aux étudiants haïtiens

L’UQAM soutient les étudiants étrangers originaires d’Haïti dans leurs démarches d’obtention de permis de travail. Leurs familles, sinistrées, ne sont plus en mesure de les soutenir financièrement. Les étudiants étrangers paient environ 1 000$ de plus par cours qu’un étudiant québécois.

Junior Mesidor, étudiant en génie logiciel à l’UQAM, est un des 47 étudiants étrangers d’origine haïtienne qui étudient entre les murs bruns de l’UQAM. Même si sa vie n’est pas en danger, contrairement à ses parents qui habitent la région de Port-au-Prince, il est plus démuni que jamais. «Je ne sais pas comment je vais faire pour payer le loyer ce mois-ci, soupire le jeune homme, impuissant. Dieu seul le sait.» Les études universitaires du jeune homme étaient jusqu’ici financées par sa famille.

Or, le père de Junior a tout perdu. La maison de sa femme est en ruine et sa nièce gît sous les décombres de sa demeure. Le système financier s’est effondré et celui qui est ingénieur en bâtiment à Port-au-Prince ne peut plus envoyer de fonds à ses deux fils, présentement au Canada. «C’est mon père qui me soutenait financièrement, explique Junior, désemparé. Mais il n’a plus de travail, il n’a plus d’argent. La situation est vraiment dure en Haïti.»

L’UQAM a fourni vendredi aux étudiants étrangers des formulaires d’obtention de permis de travail. Les demandes des étudiants haïtiens auront droit à un traitement prioritaire de la part du gouvernement. «Citoyenneté et Immigration Canada a un programme spécial pour les pays en guerre ou aux prises avec une catastrophe naturelle, signale Christiane Bélanger du Service d’accueil des étudiants internationaux de l’UQAM. Mais ce sont des mesures exceptionnelles.»

Un permis de travail est toutefois loin d’être suffisant pour les étudiants les plus touchés par le séisme. «Les étudiants étrangers paient environ 6 000$ par session, plus les frais de subsistance, souligne Jean-Marc Blanc, coordinateur aux finances à l’Association des étudiants-es d’origine antillaise (AEOA). Et même avec un permis de travail, ils ne pourront pas travailler tout de suite, ça va leur prendre un moment pour se trouver un emploi.»

Le Service d’accueil des étudiants internationaux tente d’étendre les bourses d’exemption des frais majorés aux étudiants haïtiens. «Avec ces bourses, on peut réduire les frais de scolarité des étudiants étrangers au même niveau que ceux des Québécois», explique Christiane Bélanger. Pour l’AEOA, sans réponse de l’UQAM à cet effet, le dossier n’avance pas assez vite.

Malgré la bonne volonté de l’Université, qui organise une levée de fonds pour aider les étudiants provenant d’Haïti, la bureaucratie uqamienne ralentit les démarches. «Ils ne sont pas conscients de la situation qu’on vit, estime Junior Mesidor, visiblement découragé. Tout à l’heure, ils m’ont demandé 20$ pour le relevé d’inscription dont j’avais besoin pour ma demande de permis de travail. J’ai laissé tomber et je suis parti.»

 

 

 

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